Pierre Welsh and the Oaks – Damned & Adored


Une nouvelle collaboration avec Ella de Loria et cela donne quelque chose de doux et presque hypnotique. Pierre Welsh frappe une nouvelle fois là où ça fait mal et où ça fait beau. Avec Damned & Adored, il sonde l’éternel procès fait aux artistes : doit-on juger l’homme ou laisser parler l’œuvre ? Inspiré de la relation intense entre Patti Smith et Mapplethorpe, ce titre tranche net : seule l’Art détient la vérité.

Une histoire, celle de la vie après le show et derrière les apparences

Cette chanson explore l’ambivalence universelle entre la vie privée chaotique de l’artiste et la pureté de son œuvre, en assumant frontalement cette tension sans chercher à l’édulcorer. Elle dresse le portrait d’une figure créatrice confrontée à l’incompréhension, à l’idéalisation ou à la condamnation, comme si chaque existence vouée à l’art était inévitablement clouée sur l’autel des projections collectives. L’artiste est montré dans sa nudité la plus crue : désir, excès, démons intérieurs. Mais plutôt que de s’y perdre, il érige son chaos en cathédrale. La chanson ne cherche pas à laver l’homme de ses fautes, elle affirme que le seul terrain où la vérité peut éclore est l’œuvre elle-même. Ce n’est pas une confession, c’est une déclaration de souveraineté artistique, où l’art devient à la fois tribunal, absolution et testament.

La force de ce morceau réside dans sa manière de traiter les émotions sans jamais tomber dans lémotion exacerbée : tout est sublimé, mais rien n’est pardonné. L’art devient alors le lieu de la rédemption, non par une morale imposée, mais par la beauté brute et le dépassement de la laideur humaine. Il propose une vision de la vie où l’imperfection n’est pas une faute, mais un moteur de création. Ici, l’art ne sert pas à camoufler les cicatrices ; il les expose pour mieux montrer qu’elles font partie intégrante du grand récit humain.

L’œuvre devient ainsi un pont entre l’homme et le divin, capturant l’essence même des émotions, des paysages et des saisons de l’âme. C’est une ode à l’éternité des traces laissées, quand bien même les mains qui les ont façonnées étaient tremblantes. Une véritable profession de foi artistique, où la beauté ne sauve pas l’homme… mais elle le raconte.

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