Découvrez des extraits de l’interview exclusive de Fabrice Morvan et Elan Ben Ali autour du film Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar. Entre résilience, quête de reconnaissance et illusions du show-business, un témoignage poignant sur la force de rester soi-même face à l’adversité.
Bonjour Fab, bonjour Elan, merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui. Votre histoire, votre parcours, et ce film posent énormément de questions sur notre façon de voir la musique et les artistes.Je vous propose qu’on prenne un petit temps pour explorer ça ensemble.
INTERVIEW QUESTION PAR QUESTION
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Fab, avec le recul, pensez-vous que ce scandale aurait pu être évité si l’industrie avait reconnu plus tôt que le public rêve souvent davantage d’une image que d’une performance vocale parfaite ?
(voir l’extrait sur Tiktok)
Je pense qu’avec le temps, et surtout avec l’arrivée des réseaux sociaux, c’est devenu évident : le show-business, c’est vraiment une grande illusion, c’est ça la réalité. Et tout aurait pu être différent, tout aurait pu basculer autrement s’il y avait eu les réseaux sociaux à l’époque.
Avant, tout était entre les mains de trois ou quatre médias, les gros, les majors. Et une fois que l’affaire passait à travers ces médias, c’était terminé. Ils avaient écrit, c’était figé, c’était comme ça, impossible de revenir en arrière. L’histoire était racontée d’une certaine façon, et on ne pouvait plus la défendre.
Donc actuellement les artistes ont retrouvé la parole ?
La grande différence aujourd’hui, c’est que grâce aux réseaux sociaux ! Si j’ai besoin de m’exprimer, de défendre mon point de vue, ou s’il y a quelque chose qui a été dit dans la presse et qui ne représente pas du tout mon histoire, je peux me battre. Je peux me défendre, je peux en parler. On peut aller en live, venir me voir directement, et on discute. C’est possible. Alors qu’avant, il fallait attendre six mois, parfois plus.
Et attention, surtout aux États-Unis, parce que là-bas, c’est encore une tout autre dimension, une bête complètement différente.
Elan, comment avez-vous travaillé pour incarner Fab Morvan, entre la nécessité de montrer l’icône publique et l’homme blessé derrière le masque ?
(Voir l’extrait sur TikTok)
Déjà, pour moi, il y avait tout un processus parce que je devais incarner un athlète, et Fabrice, Rob et Force, c’étaient des athlètes. Et comment on m’a rapproché du rôle ? À la base, je suis très maigre, je n’ai pas de muscles. Donc, il a fallu vraiment travailler là-dessus. J’ai bossé avec un coach sportif, et c’était aussi beaucoup de travail parce que je ne parlais pas du tout anglais. J’ai eu une prof de dialecte pour ça.
Et pour moi, en tant qu’acteur, c’est vraiment ce que j’appelle un rôle rêvé. Il y a tout à construire, et en même temps, l’histoire me touche énormément. Je pense que, comme artiste, pour jouer ce genre de personnage, il faut avoir de l’empathie, ne pas juger, mais essayer de comprendre ce qu’a été sa vie.
Vous avez donc trouvé des choses propres à votre histoire personnelle ?
Oui, Il y a plein de points où je me connecte à Fabrice, déjà par le fait d’avoir quitté sa famille, comme lui qui est parti de France pour l’Allemagne. Moi, je suis originaire des Comores, j’ai grandi là-bas et je suis venu en France à sept ans. Donc, je comprends ce que c’est que d’arriver dans un nouvel univers et de devoir trouver sa place. Comment tu fais ta place ? C’est ça.
Et puis, il y a cette résilience que Fabrice a eue. Franchement, je lui tire mon chapeau, parce que vivre une telle expérience, c’est choquant. Il y a eu un mort dans cette histoire-là, c’est énorme. Comment on sort de ça ? Et lui, il a décidé de continuer à vivre son rêve, mais à sa manière, de façon humble et simple, en laissant de côté le show-business et en restant lui-même.
Et c’est tout un travail, même pour moi, en tant que jeune acteur, c’est mon premier film. Fabrice, lui, voulait être reconnu, donner de l’amour au public. Et moi, aujourd’hui, j’ai envie d’être acteur. Donc forcément, je me relie à tout ça. Il y avait plein de ponts immédiats entre moi et le personnage. Oui, c’est ça, c’est vraiment ça.
Les réseaux sociaux au cœur de notre échange
(Voir l’extrait vidéo sur Tiktok)
Les deux artistes parlent des soucis des réseaux sociaux et de l’illusion du bonheur.
Ce n’est pas évident, surtout pour la nouvelle génération qui ne s’attend pas forcément à ça. Elle a l’impression de perdre du temps, de ne pas avancer. Et quand on regarde les réseaux sociaux, on voit ces soi-disant « compétiteurs » qui semblent tout avoir : la maison, la voiture, la montre… Ils affichent tout ça, et on finit par se comparer.
Mais tout ça, c’est une illusion. On ne sait jamais vraiment ce qui se cache derrière. Elan dit : « Regardez l’exemple d’Avicii : tout le monde voyait son succès, ses tournées dans le monde entier. Mais personne ne voyait sa dépression, son mal-être. Et tout ça, on n’y a pas accès. »
« Les réseaux sociaux, c’est une vitrine, pas la vraie vie », rappellent les deux artistes, dénonçant cette illusion permanente d’un bonheur sur-mesure. Le film explore justement cette face cachée du show-business, « ce qu’il se passe vraiment une fois que le rideau est tombé », quand les paillettes laissent place à la solitude et aux doutes. Car derrière la scène, « il y a tout un système, des équipes, des lumières, des efforts invisibles », et surtout des êtres humains fragiles que l’on oublie trop vite.
Dans un monde où « créer une image parfaite est très facile », il suffit d’un selfie devant une voiture de luxe louée pour entretenir l’illusion. Mais comme ils le soulignent, « cette façade finit par tomber ». La vérité finit toujours par refaire surface. Reste alors la seule chose qui vaille vraiment : « être fidèle à soi-même, authentique et vrai ».
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