Depuis 10 ans, THE CRITIZMAN s’est imposé comme un média franc-tireur de la culture pop et geek. À contre-courant des formats aseptisés et des figures trop lisses, il revendique une parole libre, un regard affûté, et une fidélité sans faille à sa ligne éditoriale. Pour célébrer cette décennie d’émissions, de critiques et de coups de gueule, voici une interview exclusive avec son créateur, qui revient sur son parcours, ses combats, ses inspirations et ses projets à venir.
Dix ans de THE CRITIZMAN, c’est un beau cap ! Qu’est-ce qui t’a motivé à lancer cette émission dédiée à la culture pop et geek ?
Je n’avais que 14 ans quand j’ai lancé THE CRITIZMAN. À l’époque, j’étais juste un ado passionné par le cinéma, les jeux vidéo et les séries. J’ai grandi avec Star Wars, Resident Evil, les comics… C’était viscéral. Je voulais en parler, partager ça, créer un espace où je pourrais m’exprimer librement, loin des formats classiques. C’était une passion brute, un cri d’amour à la culture pop.
La pop culture a explosé ces dix dernières années. Comment ton émission a-t-elle évolué pour suivre — ou parfois devancer — cette mutation ?
THE CRITIZMAN a grandi avec elle. Dès le départ, j’ai misé sur des formats variés : analyses, critiques, émissions spéciales. En 2019, j’ai fondé Critizprod’, ma branche audiovisuelle, pour professionnaliser tout ça. On a su anticiper certaines tendances, comme l’explosion du true crime ou le retour du slasher, bien avant qu’ils soient sur toutes les plateformes. Je n’ai jamais voulu juste suivre la vague, mais la questionner, la challenger, parfois même la bousculer.
Tu fais partie des médias indépendants. Quels sont, selon toi, les plus gros défis face à la montée en puissance des influenceurs sponsorisés et des algorithmes ?
L’indépendance, c’est une force, mais aussi un combat quotidien. L’algorithme te punit si tu ne postes pas “ce qui marche”. Et les influenceurs sponsorisés ont parfois une ligne éditoriale dictée par les marques. De mon côté, j’ai toujours refusé de brader mes avis. Mon audience sait que ce qu’elle entend, c’est vrai. Le plus dur, c’est de rester fidèle à soi-même tout en étant visible.
La vidéo a pris une place centrale, notamment dans les podcasts. Quels sont les pièges à éviter quand on passe du micro à la caméra ? Et vice versa, car tu as fait le choix direct d’être en vidéo, influencé par tes études et ton rapport à l’image animée.
Le plus gros piège, c’est de croire que la vidéo suffit à elle seule. Non, il faut un propos fort, une vraie mise en scène, un rythme, une âme. J’ai fait des études en audiovisuel à l’EICAR, donc l’image a toujours été au cœur de mon travail. Mais aujourd’hui, je vais plus loin : j’assume totalement et utilise à 100 % les IA, que ce soit pour mes vidéos ou mes courts-métrages. Écriture, montage, storyboard, optimisation de rythme, génération de visuels… Je ne m’en cache pas. C’est un outil, et je le maîtrise pour sublimer mes idées, pas pour les remplacer. Ceux qui diabolisent l’IA sont souvent ceux qui ne savent pas s’en servir.
Tu es présent sur plusieurs plateformes. Peut-on espérer une mise à disposition complète des épisodes sur Spotify ? Que penses-tu de leur offre gratuite pour les créateurs ?
C’est en réflexion ! Spotify a beaucoup évolué dans sa stratégie créateur, mais l’offre gratuite reste assez limitée. Je veux que GEEK MORNING et mes autres formats soient accessibles au plus grand nombre, mais sans sacrifier la qualité. Si un jour Spotify permet une vraie monétisation équitable des formats vidéo-audio, je fonce.
Parler de cinéma, de jeux ou de comics, c’est aussi composer avec les majors. Comment se passent tes échanges avec ces géants du divertissement ? Soutien, pression, indifférence ?
Ça dépend. Certains studios jouent le jeu et soutiennent les médias indépendants, d’autres préfèrent les influenceurs formatés. J’ai déjà eu des échanges passionnants avec des attachés de presse… et d’autres fois, des silences gênants après une critique un peu trop honnête. Mais je reste droit dans mes bottes. Je n’ai jamais voulu être leur relais pub.
Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de devoir adapter ton ton ou ton contenu pour ménager certains interlocuteurs ? Où est ta ligne rouge ?
Oui, notamment à l’époque du CRITIZUNIVERSE. J’avais lancé cette série de courts-métrages interconnectés avec un acteur, Thomas, qui tenait les rôles principaux dans TikTok of ARMY et TikTok 3. Mais on n’était clairement plus alignés, ni artistiquement ni idéologiquement. Il est devenu l’incarnation du wokisme décérébré, totalement incompatible avec la ligne que je défendais. J’ai pris une décision radicale : supprimer ces deux courts-métrages et ne garder que TikTok of the Dead. Ma ligne rouge, c’est justement ça : je ne laisserai jamais quelqu’un détourner mon travail ou parasiter mon message. Si je dois couper, j’assume.
Quels sont les modèles de médias — dans ta niche ou même totalement en dehors — qui t’inspirent pour continuer à faire vivre THE CRITIZMAN ?
J’ai toujours été très attentif à la manière dont les indépendants réussissent à s’imposer dans un paysage saturé. Dans le domaine du journalisme pop culture, mon modèle de perfection, c’est clairement Julien Chièze. Il incarne tout ce que je respecte : la rigueur, la passion, la proximité avec sa communauté, et surtout cette capacité à rester droit dans ses bottes, sans jamais céder aux modes ou à la pression extérieure. Il a su évoluer avec son temps sans se renier, et ça, c’est extrêmement rare aujourd’hui.
En dix ans, quel sujet t’a le plus marqué ? Et s’il fallait en faire découvrir un seul à quelqu’un qui ne te connaît pas, ce serait lequel ?
Sans hésiter, les deux ou trois épisodes de Geek Morning où je suis revenu sur la fin de C8 et NRJ12. C’est une honte pour la liberté d’expression en France. On a vu deux chaînes symboliques, avec des voix fortes — qu’on aime ou pas — disparaître dans un silence complice. Ces émissions, je les ai faites avec colère, mais aussi avec lucidité. J’y ai clairement assumé la “droitisation” de mon média. Oui, j’ai perdu quelques abonnés. Mais je m’en fiche. THE CRITIZMAN a toujours été un espace de liberté, pas un espace de soumission idéologique.
Et si je devais vraiment choisir un contenu à montrer à quelqu’un qui ne me connaît pas, ce serait ma vidéo avec Jordan Bardella. C’est un moment fort, où il signe mon CV en direct. Au-delà du symbole politique, c’est un message clair : on peut être jeune, engagé, sans renier ses idées. Cette séquence a cristallisé tout ce que je défends : l’authenticité, la liberté d’opinion et le refus du formatage.
Enfin, si tu pouvais dire quelque chose au “toi” d’il y a dix ans, au moment de lancer THE CRITIZMAN, ce serait quoi ?
“Accroche-toi. Tu vas galérer, te planter, douter… mais aussi vivre des trucs de fou. Ne change jamais pour plaire. Ce que tu fais, ça compte. Même si tu ne le vois pas tout de suite.” Et aussi : “Tu vas créer Critizprod’, ça va devenir ton arme la plus précieuse. N’en doute jamais.”
BONUS : Comment va évoluer ton morning ?
GEEK MORNING va prendre une nouvelle ampleur. Je garde l’essence : parler de l’actu geek avec passion, rigueur et humour. Mais je veux aller plus loin : plus d’interviews, de reportages terrain, de formats spéciaux. Peut-être même un jour une version radio ou télé. L’idée, c’est de faire de GEEK MORNING un rendez-vous quotidien incontournable pour tous les passionnés.
À propos de THE CRITIZMAN
Créateur de contenu passionné et sans filtre, THE CRITIZMAN explore depuis 10 ans les coulisses de la pop culture, du cinéma aux jeux vidéo, en passant par les séries, les comics et les médias. Avec sa ligne éditoriale affûtée, son indépendance farouche et son ton tranchant, il s’impose comme une voix libre dans un paysage de plus en plus formaté.
🎥 Retrouvez toutes ses vidéos, interviews, chroniques et formats spéciaux sur sa chaîne officielle :
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