Il y a dans certaines chansons ce parfum de cérémonie qu’aucun dress code ne peut exiger, mais que tout le monde finit par endosser. Le Jour J, interprété par Thibault Durand, fait partie de ces morceaux-là : un hymne cousu main pour le cœur, qui sait parler à l’intime tout en réunissant les foules.

Portée par la plume toujours très juste de Didier Golemanas, la chanson déroule une promesse d’union à la fois universelle et singulière, et si les rimes flirtent parfois avec le convenu, c’est précisément pour mieux faire vibrer l’essentiel : la sincérité. Le tout est serti d’un écrin musical signé Rick Allison – qu’on ne présente plus – dans une production léchée mais jamais prétentieuse. C’est calibré pour l’émotion, et ça touche au but sans détour.

Thibault Durand, qu’on a vu sur scène aussi bien dans Le Roi Lion que dans Le Noël Magique, trouve ici une belle manière de rappeler qu’il est autant comédien qu’interprète. Sa voix, à la fois claire et posée, épouse parfaitement le texte sans en faire des caisses. Il n’en rajoute pas, et c’est peut-être ce qui rend Le Jour J aussi crédible : c’est chanté comme on dirait “je t’aime” devant l’autel — les jambes qui tremblent un peu, mais le cœur sûr.

Propulsé sur RTL, RTL2, et même à la télévision, le titre s’est rapidement hissé au rang de chanson rituelle. Le clip tournait, les radios suivaient, et bientôt les cérémonies aussi. Le Jour J est devenu ce tube de mariage qu’on chante les yeux embués, les mains serrées, le futur en ligne de mire. Rien de kitsch ici : juste un refrain entonné comme un serment. Le single appartient désormais aux souvenirs, mais Thibault, lui, n’a pas dit son dernier mot.

Car l’artiste est bien là, toujours debout, bien vivant sur les scènes musicales. Dans l’univers de la comédie musicale, il trace son chemin avec rigueur, finesse et passion. L’émission Rêve d’un soir fut le déclencheur de sa découverte, non sa consécration. La suite, il l’écrit encore, à chaque note, à chaque rôle.