June the Girl est de retour. Si avant, avec Eternel Sunshine (référence à Eternal Sunshine de Gondry), elle offrait un bonbon doux-acidulé qui questionnait la durée du bonheur, aujourd’hui, elle arrache l’emballage : fini le diktat de la recherche du bonheur.
June the Girl revient avec Bojack dans le cœur et le spleen en étendard – « La vie est trop dégueulasse et puis à la fin, tu meurs !»
Le spleen n’est même plus idéal, il est acté, digéré. Et même Angèle pourrait s’y reconnaître un peu. Car dans ce nouveau single, Jusqu’à l’os, la chanteuse, toujours aussi amoureuse des citations à la culture pop, place Bojack — le cheval anthropomorphe le plus lucide (et pessimiste) du petit écran — au centre du morceau.
Exit l’attitude pernicieuse de courir après le bonheur. Ici, on accepte le fatalisme de l’existence : elle est vouée à se terminer. Si ça craint un peu, c’est la faute à la mortalité. À l’éphémère. À cette vie bancale qui s’effrite entre nos doigts. Alors, tant qu’à faire, plutôt que de casser la tienne, autant essayer de profiter des miettes du bonheur. Au lieu de les jeter à la poubelle !
Le style de June the Girl se teinte désormais d’une pop plus dynamique, plus dansante. Il faut bien viser un public plus large — amateur de refrains qui tournent bien sur TikTok !
On fait du beau avec du sale. C’est un peu l’art des artistes romantiques, celui qui coule dans les veines strophiques de June the Girl. Rien de lisse ici, juste une élégance éraflée, qui transforme l’ombre en scintillement.
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