Ce mercredi 23 avril au FGO Barbara, Charles monte sur scène pour faire résonner les tourments et les espoirs d’une jeunesse à vif. Un rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir Sabotage en version live : un double EP intense, habité, où se croisent les mots crus, les mélodies sombres et une urgence de dire qui fend le silence. Sur scène, Charles explose les frontières entre ses deux langues, entre douceur fragile et rage retenue, pour livrer un moment suspendu, viscéral, et résolument authentique.

Charles nous emporte dans un tourbillon de mélodie et de réflexions sombres sur la vie, l’amour et le monde qui s’effondre au contact de la réalité. Un monde de rêveries, d’espoir toujours en sursis.

Avec Sabotage, la chanteuse belge revient et frappe fort. Double EP bicéphale — l’un en français, l’autre en anglais — ce nouveau projet se dresse comme une fresque intime, brutale et élégante. Charles jongle habilement entre indie pop soignée, éclats rock discrets et incursions assumées dans une pop urbaine très actuelle. L’ensemble est cohérent, habité, traversé par des fulgurances de sincérité et une énergie contenue, presque dangereuse.

“Mon ombre” s’impose comme le titre le plus abouti du projet. Une réussite sur tous les plans : texte, atmosphère, tension vocale. Une claque douce, qui reste. À l’inverse, Silence, malgré une prod maîtrisée, s’aventure un peu trop loin dans la pop lisse, ce qui pourra désarçonner les amateurs de la première heure. Mais Miroir vient vite remettre les pendules à l’heure : un hymne à l’évitement, à nos reflets fuyants, à ces conduites borderline qui nous permettent de tenir debout quand le réel nous brûle. Dans un registre plus sombre, on pense au Maître de ma vie de Vegastar — même urgence, même violence du quotidien.

Second coup de cœur, « Le mal en personne ». Ce titre est un bijou de fragilité contenue. Une mélodie subtile, une production au cordeau, et cette voix… grain unique, timbre vacillant, tension parfaite entre rupture et tenue. On se demande si elle va lâcher… mais non. Elle tient. Et nous avec.

Là où Charles étonne, c’est dans sa capacité à faire dialoguer ses deux univers linguistiques. Le français n’est pas un simple exercice de style : il devient un territoire d’expression authentique, puissant, parfois encore plus cru que l’anglais. Traduire ses failles dans sa langue maternelle, c’est plus qu’un pari : c’est une forme d’exposition quasi cathartique.

Son parcours mérite d’être rappelé. Victoire à The Voice Belgique en 2019, deux premiers projets déjà salués pour leur profondeur — Falling While Rising (2021) et Until We Meet Again (2022) — et voilà que Charles rebat les cartes. L’enfant des covers rock en bar, la diva pop nourrie à Shania Twain, Avril Lavigne et Muse, prend ici une forme plus brute, presque punk dans l’intention.

Mais derrière la noirceur esthétique, c’est la sincérité qui domine. Ses textes, souvent rédigés comme des confessions sans filtre, oscillent entre solitude, dépendance et résilience. Le double regard du confinement – repli intérieur puis déferlante d’excès – alimente toute l’écriture de Sabotage, qui devient alors un véritable journal intime, teinté de larmes séchées, de maquillages qui coulent et de silences qui crient.

Avec Sabotage, Charles ne se contente pas de raconter sa vie : elle la sculpte. Chaque titre est un morceau d’elle, un autoportrait fragmenté, mais toujours lisible, poignant. Loin de l’artifice, elle choisit la lame. Et elle taille dans le vif.

Charles – Sabotage | Avril 2025
Indie pop alternative | De CHARLES |
« Double EP introspectif et percutant »

Invitée de l’émission « Côté Club » sur France Inter ce mardi 22/04 à 22h
Release Party ce mercredi 23/04 à FGO Barbara | réservation