The Gazer, Ariella Mastroianni nous entraine dans une course poursuite destabilisante


Ariella Mastroianni incarne et coécrit The Gazer, un thriller psychologique réalisé par Ryan J. Sloan, né durant la pandémie de COVID-19. Confrontés à l’incertitude et aux difficultés personnelles, le duo, amis de longue date, décide de canaliser son énergie créative dans un projet où se mêlent cinéma artisanal et passion. Inspiré des films noirs et des récits modifiant la perception, ce projet prend forme au fil de week-ends de tournage étalés sur plusieurs années, avec un budget minimal. L’histoire, centrée sur une héroïne atteinte d’une maladie neurologique rare affectant sa perception du temps, plonge le spectateur dans une expérience immersive où le trouble mental et la réalité se confondent, le tout filmé en 16 mm pour renforcer son atmosphère unique.

Une enquête à l’atmosphère oscillant entre Hitchcock pour la tension dramatique et Gus Van Sant pour la photographie et l’ambiance.

Inspiré par les maîtres du thriller paranoïaque des années 1970-80, Ryan J. Sloan dévoile un film riche d’influences : Hitchcock pour la tension, Gus Van Sant pour l’atmosphère visuelle, mais aussi Michelangelo Antonioni et Brian De Palma pour la construction du doute et l’ambiguïté narrative. Le trouble neurologique de l’héroïne, imaginé à partir des travaux d’Oliver Sacks, permet au film d’explorer la frontière entre perception et réalité. Tout en rendant hommage à un cinéma sensoriel et viscéral, où l’expérience du personnage prime sur la logique du récit.

Que cherche-t-elle ? Pourquoi observe-t-elle tout, comme dans Fenêtre sur cour ? Il faut un certain temps pour le comprendre. Le film se fragmente plusieurs fois entre perte de repères et notion du temps déformée. Il raconte l’histoire d’une héroïne perdue dans une quête de questions qui la rongeront.

The gazer © Telstar Films
The gazer © Telstar Films

Le réalisateur ajoute également une dimension de body horror à la Cronenberg, illustrant la dissociation et les troubles neurologiques de l’héroïne, amplifiés par le stress. Une femme évoluant, sombrant dans une folie passagère, ou est-ce sa dyschronométrie qui déraille ?

On chérit que le film ose franchir les frontières des genres. Toutefois, The Gazer ne démarre véritablement qu’après la 50e minute, laissant le spectateur dans une longue mise en place, trouble et déroutante. On peine à se positionner dans l’intrigue, à saisir les intentions du réalisateur, qui prend plusieurs directions, pour finalement nous offrir quelque chose de singulier et sans compromis.

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Note : 3.5 sur 5.

23 avril 2025 en salle | 1h 54min | Thriller
De Ryan J. Sloan | 
Par Ryan J. Sloan, Ariella Mastroianni
Avec Ariella Mastroianni, Marcia DeBonis, Renee Gagner
Titre original Gazer


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