La légende d’Ochi, bouleversant et artistiquement convaincant !


Avec La Légende d’Ochi, Isaiah Saxon signe un premier long métrage d’une étonnante maturité visuelle, entre réalisme organique et rêverie païenne. On y suit Yuri, jeune fille insoumise, qui découvre un bébé Ochi – être mythique craint par son village – et entreprend de le ramener à sa meute. Le récit, limpide mais dense, tisse une odyssée intérieure où la frontière entre humanité et animalité devient poreuse.

Dans les brumes épaisses des Carpates, une adolescente farouche brave l’interdit pour raccompagner une créature oubliée. La nature, ici, a des yeux — et une mémoire.

La Légende d'Ochi: Helena Zengel © A24
La Légende d’Ochi: Helena Zengel © A24

Une actrice explosive d’émotion et de talent

Helena Zengel, révélée dans La Mission de Paul Greengrass, confirmée dans Benni de Nora Fingscheidt, impose à nouveau une intensité rare. Tour à tour frondeuse et fragile, elle compose un personnage à l’orée de l’adolescence, déchiré entre les carcans d’un monde rigide et l’appel viscéral de la nature. À ses côtés, Willem Dafoe campe un père austère comme une stèle, et Finn Wolfhard apporte un contrepoint plus lumineux dans le rôle de Petro, allié inattendu.

Nourri par les mythologies slaves et une sensibilité écologique assumée, le projet séduit aussi par son esthétique hybride : effets pratiques soignés, animation artisanale sans recours à l’IA, décors naturels tournés en Roumanie, et créatures conçues comme des chimères – quelque part entre un muppet animiste et un petit frère sauvage d’E.T. La musique, audacieuse, marie chants traditionnels d’Europe de l’Est et fulgurances métal, renforçant cette sensation de transe narrative.

Isaiah Saxon, qui vient du clip et de l’illustration, compose un monde à la fois ancestral et futuriste, où chaque mousse, chaque regard, chaque silence semble animé d’une vie propre. Un film qui ne crie jamais, mais murmure longtemps après le générique.

La Légende d'Ochi: Helena Zengel © A24
La Légende d’Ochi: Helena Zengel © A24

Notre avis sur le film – La légende d’Ochi

Le film propose une critique fine de la dénaturation de l’Animal par l’Homme, en prenant pour exemple la trajectoire des loups devenus chiens. Il invite à comprendre le sauvage, la nature, les espèces non-humaines, sans les domestiquer ni les soumettre à notre logique de contrôle.

On note beaucoup de similitudes avec E.T., mais hormis la mission de sauvetage, le reste du récit s’avère bien plus profond. L’héroïne comprend le petit Ochi, son sentiment d’abandon, son manque de mère. Elle décide de l’aider, dans l’espoir – à travers lui – de réparer une blessure intime. La cause est juste, mais le film va au-delà : il cherche aussi à faire naître le désir d’un monde où l’on vivrait en harmonie avec les Ochis.

Les points forts du film à retenir : le casting et la photographie, sans oublier la musique originale. Le character design du jeune Ochi évoque irrésistiblement Bébé Yoda… On aime les décors, proches de l’art pictural flamand ou des Pays-Bas : maisonnettes, petits villages, atmosphères brumeuses. Un univers à la fois simple et fabuleux, que l’on quitte à regret.

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Note : 5 sur 5.

23 avril 2025 en salle | 1h 35min | Aventure, Famille, Fantastique
De Isaiah Saxon | 
Par Isaiah Saxon
Avec Helena Zengel, Willem Dafoe, Emily Watson
Titre original The Legend Of Ochi
Label kiDActu


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