Victoria Marie nous emporte dans son monde – Ghosts


Parfois, il suffit de quelques notes pour que le charme opère et Victoria Marie y arrive avec délicatesse. Son single Ghosts est une perle assemblée à d’autres perles.

La chanson explore avec délicatesse la lutte intérieure entre le désir de fuir les affres de l’amour et l’impossibilité de s’y soustraire totalement. On y ressent une tension permanente entre mouvement et immobilité : l’autre semble insaisissable, toujours en mouvement, comme une présence devenue fantôme, tandis que l’héroïne reste figée dans une forme de mélancolie active. Cette immobilité n’est pas de l’inertie, mais un ancrage affectif profond, une tentative de garder vivant un lien qui se dérobe. La symbolique de la route, du bus abandonné, renforce l’idée d’un parcours interrompu, d’une trajectoire émotionnelle laissée en suspens.

La chanson parvient à évoquer avec une grande finesse le poids de l’absence et la persistance du sentiment amoureux, même lorsque l’être aimé est hors d’atteinte. Ce n’est pas une simple douleur ; c’est un attachement qui transcende le temps, une quête de réconciliation avec une mémoire vivante. Le traitement des émotions se fait ici par touches impressionnistes, sans pathos excessif, mais avec une lucidité poétique : l’amour est évoqué comme une présence mouvante, presque intemporelle, que le cœur refuse de voir s’effacer. Il s’en dégage une beauté fragile, une volonté poignante de garder intacte la connexion, et ce désir silencieux, mais tenace que « ce nous-là » puisse durer toujours, même s’il ne reste plus que l’écho.

On aime la manière de parler du temps, des souvenirs. On est tous un peu comme cela, laisser la mémoire effacer une histoire nous effraie, car on a peur qu’en disparaissant, nous oublions un peu comment on a su aimer, mais aussi le sentiment d’être aimé. Ici, le mot Ghosts est au pluriel, parce qu’il symbolise l’histoire de deux êtres, leurs souvenirs, leurs espoirs, leurs désirs et leurs rêves.

La manière d’écrire si touchante de l’artiste se retrouve dans More Than Friends.

Ici, l’amour est décrit comme un lien à la fois intense et fragile, comparable à un fil tendu prêt à rompre. Il oscille entre un idéal partagé et une incapacité à le vivre pleinement. Les attentes et les espoirs sont présents, mais teintés d’une lucidité douloureuse. En effet, l’autre voit, comprend, s’engage presque…. et pourtant, le doute, la peur, l’impossibilité d’aimer « juste » finissent par dominer.

Quant au refrain, il est gonflé par un plein de regrets silencieux, soulignant que les sentiments étaient réciproques, mais jamais exprimés au bon moment. L’espoir se heurte ici à la fuite, et l’amour devient ce « presque » tragiquement inavoué. Un peu comme la chanson Les voyages en train, il arrive qu’en manquant la correspondance, ce soit tout le voyage qui se termine sur le strapontin.


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