Flowers Through the Concrete marque les débuts percutants de PHWOAR, duo indie rock originaire de Birmingham. En cinq titres aussi électrisants qu’introspectifs, le binôme Helena et Paul explore la résilience comme forme de résistance. Entre riffs nerveux et éclats mélodiques, l’EP fait jaillir une lumière frondeuse au cœur d’un monde en crise. Un peu comme des fleurs jaillissant hors du béton. Brève, mais intense, cette traversée sonore affirme la voix singulière d’un groupe prêt à bousculer les codes. On a aimé la voix de Paul et la production très moderne. Il y a quelque chose de moderne et aussi de nostalgisant qui nous rappelle nos années lycée ! L’EP de PHWOAR est disponible sur Bandcamp et partout en digital.

Track listing:

1 – Reckless
2 – Surge
3 – Waiting for the Sun
4 – Flowers Through the Concrete
5 – Tryhard

L’EP déploie un ton à la fois rageur, lucide et profondément humain, où l’ironie mordante se mêle à une mélancolie contemporaine. Il y règne une tension permanente entre le besoin d’authenticité et les pièges d’un monde saturé d’artifice, de surveillance et de faux-semblants. Les morceaux explorent les fêlures intimes comme les fractures sociales, dans une langue acérée qui refuse la résignation. Ce qui en ressort, c’est un désir brûlant de rester vivant, coûte que coûte. Petit tour d’horizon des différentes chansons.

1. Reckless
Ce morceau ouvre l’EP avec une énergie brute, un cri de révolte face à l’aliénation numérique et à la fatigue émotionnelle moderne. Le ton est ironique, presque insolent, mêlant solitude et hyperconnexion dans une tension fébrile. Le refrain catchy devient un exutoire, une manière de danser sur le chaos intérieur, comme un pied de nez lucide à l’absurdité ambiante. On aime beaucoup ce premier titre, il a quelque chose de très Weezer et colle avec le Rock de notre adolescence. Les inspirations du groupe semblent très riches et variées, cela se ressent sans mal à travers ce début d’EP.

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2. Surge
Ici, la colère gronde sous une rythmique entêtante. Le titre dénonce avec mordant les abus systémiques, la manipulation du pouvoir et l’épuisement collectif. Le mot « surge », martelé comme un mantra, devient un appel à la rupture, à la prise de conscience. Le son, à la fois dense et vibrant, accompagne une montée en tension qui refuse de se dissiper. On a quelque chose de fracassant, comme pour nous montrer combien le système est perdu ou bloqué dans une mode autodestruction. « Surge » dégage une énergie fracassante, presque chaotique, comme une montée de fièvre collective. Nous avons un soulèvement contre le système, qui y est dépeint comme un organisme malade, gangrené par le mensonge, la surconsommation et le cynisme — incapable de se réformer, allant droit vers sa propre ruine. Le rythme saccadé et le martèlement du mot « Surge » renforcent ce sentiment d’emballement, comme une machine lancée à pleine vitesse sans pilote. C’est une révolte sonique contre l’absurde, une alerte rugissante.

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3. Waiting for the Sun
Moment de douceur, de calme. On a aimé que le duo propose différentes propositions émotionnelles. On a pensé à Muse en découvrant cette chanson. Plus introspectif, ce morceau évoque l’attente obstinée d’un renouveau, d’une lumière qui tarde à percer. Entre mélancolie douce et espoir têtu, le morceau trace le portrait d’une humanité fragile, mais tenace. L’animalité évoquée reflète les instincts de survie, tandis que les sonorités lumineuses donnent l’impression d’un lever de soleil imminent. Le bonus, Helena, en voix féminine s’invite sur ce titre, elle sera aussi présente sur d’autres titres !

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4. Flowers Through the Concrete
Véritable cœur battant de l’EP, ce morceau incarne la résistance poétique face à la brutalité du monde. Métaphore forte, les fleurs dans le béton symbolisent la beauté qui persiste malgré les ruines. La critique sociale y est acérée, mais teintée d’un souvenir ému de ce qui rend la vie douce. Un hymne à la mémoire, à la persévérance, à l’humain. Avez-vous déjà perçu la nature à travers le béton et l’annihilativement de l’écosystème ? C’est touchant et triste à la fois, renforcé par le contraste entre les deux voix masculine et féminine.

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5. Tryhard
Clôturant l’EP sur un ton plus satirique, ce titre dézingue les faux-semblants et la superficialité d’un monde saturé de performances. Derrière l’humour piquant se cache une réelle quête d’authenticité. Le refrain, répétitif et moqueur, agit comme un miroir tendu à une société obsédée par l’image. C’est un doigt levé bien haut contre le conformisme. On aime la production très proche de celle des groupes californiens synchronisés dans les séries comme Charmed ou Smallville. Cette chanson a quelque chose de très cinématographique et digne des moments de solitude où le héros cherche à vaincre l’impossible, mais le ton dramatique étant pas à son apogée, on devine qu’il va y arriver ! Et la voix féminine en chœur qui vient réinvestir l’énergie du protagoniste comme pour souligner ce qui est encore à faire ou possible.

Cet EP se distingue par sa capacité à fédérer les auditeurs autour d’un rock à la fois énergique et introspectif. Chaque chanson, tout en explorant des thèmes de résistance et d’espoir, parvient à éveiller une sensation de puissance collective ou dans sa propre liberté individuelle à être heureux ou différent. Le son brut et authentique du duo PHWOAR crée un lien direct avec son public, comme un appel à se relever ensemble face aux épreuves. À travers ses riffs intenses et ses paroles pleines de détermination, l’EP inspire confiance et un sentiment d’unité, transformant chaque écoute en un moment de catharsis partagée. On ne vous demande pas de prendre les armes – ce serait paradoxal et une surenchère de violence – ; au contraire de simplement cesser d’être victime de votre propre vie, c’est la vôtre, on a en soi le pouvoir d’en faire ce que l’on veut, si on y met toute notre volonté !

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