Le film « Mikado », réalisé par Baya Kasmi est unz œuvre touchante et réflexive sur les thèmes de la famille, de l’identité et de la marginalité. Avec un casting de choix incluant Félix Moati, Ramzy Bedia et Vimala Pons, ce long-métrage explore les complexités de la vie en marge de la société et les conséquences d’un passé traumatique sur la construction familiale.
Un parcours de reconstruction difficile
Mikado, est un homme en fuite, qui ne sait ni lire ni écrire et se méfiant de tout. Le film tente d’illustrer la difficulté à se reconstruire après plusieurs placements. Les enfants placés ont plus de mal à accéder à une vie stable. Ils sont abîmés, vivent dans la peur des autres et du système, enfermés dans une insécurité émotionnelle permanente. Comme dans la symbolique du mikado : une construction fragile, qu’un rien peut faire basculer.
Une quête de réparation
Sans une enfance solide, les fondations de sa vie restent mouvantes, précaires et instables. Cette absence de fondations solides se manifeste dans chaque aspect de sa vie adulte, créant un sentiment constant d’insécurité et de précarité. Pour s’en sortir, Mika va sans cesse chercher à réparer cette injustice, mais il n’arrive pas à construire ce lien avec sa mère biologique. En soi, cette blessure et les conséquences sont une dynamique reposante sur une demande de réparation éternellement insatisfaite. Ni sa mère, ni la justice ne peut réparer ce mal.
Par cela, on met en lumière comment les expériences traumatiques de l’enfance peuvent façonner durablement l’identité et les relations d’un individu, soulignant l’importance cruciale d’un environnement familial stable pour le développement personnel. Ils existent des familles d’accueil formidables et parfois non. Le formidable n’est pas le cœur du récit, mais le revers de la médaille laisse paraitre les pires supplices que certains enfants subissent au cours de leur placement.

Un miroir des failles sociétales
Le couple et sa famille vont rencontrer sur la route un père et sa fille. Ils vont s’installer chez eux le temps de recevoir une pièce détacher de leur van. Par ce récit est mis en lumière les failles de la société à travers le parcours de deux familles : l’une endeuillée par la perte d’une mère, l’autre en fuite constante. On y découvre une femme bridée, qui possède un potentiel qu’elle tait par amour. Elle craint que Nuage, sa fille, ne vive le même destin. On comprend que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que beaucoup souffre de traumatisme qui ne se réparent jamais, car la réparation ne dépend pas entièrement de nous, mais aussi de l’autre.
Nuage, elle rêve de pouvoir aller à l’école et d’être comme les autres. Vivre en fuite, c’est ne jamais maîtriser les codes sociaux. L’instruction à domicile ne suffit pas : le programme évolue sans cesse, et sans accès à la scolarité classique, il reste des lacunes. Le danger d’une réparation trop tardive est que l’adulte ne surcompense dans l’éducation de ses enfants ou n’arrive pas à donner ce qui est juste.
Des performances remarquables
Le casting est efficace : la plus jeune et les parents livrent des performances marquantes. Felix Moati dévoile depuis La promesse verte une palette d’émotions riches, Vimala Pons est actuellement encore à l’affiche dans L’Attachement ou dernièrement dans Le beau rôle. Quant à Ramzy Bedia, il sort d’un jeu plaqué dans la comédie pour aller dans quelque chose de plus profond et sombre. La révélation du film, est sans aucun doute Patience Munchbach déjà mise en avant dans Acide de Just Philippot.
Mikado est une exploration sensible et nuancée des défis auxquels font face ceux qui vivent en marge de la société. En mettant en scène la rencontre entre une famille nomade et un enseignant solitaire, le film tente d’aborder des questions profondes sur l’identité, l’appartenance et le désir d’une vie « normale ». La réalisatrice Baya Kasmi, connue pour son approche humaniste, semble avoir créé une œuvre qui résonnera avec un large public, en particulier ceux qui s’intéressent aux dynamiques familiales complexes et aux questions de liberté individuelle.
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9 avril 2025 en salle | 1h 34min | Comédie dramatique
De Baya Kasmi |
Par Baya Kasmi, Olivier Adam
Avec Félix Moati, Vimala Pons, Ramzy Bedia
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Une réflexion sur “Mikado – L’éternelle quête de réparation d’un enfant placé”