Belladone de Alanté Kavaité -Désirs empoisonnés et tourments intérieurs


Belladone est un film aussi fascinant qu’étrange, porté par un casting remarquable. La mise en scène, jouant sur la lumière et la couleur, traduit avec justesse les émotions conflictuelles d’une héroïne isolée, tiraillée entre désir et répulsion. Un thriller psychologique captivant. Miou-Miou, Patrick Chesnais, Jean-Claude Drouot et Féodor Atkine partagent l’affiche avec la nouvelle génération du cinéma : Nadia Tereszkiewicz, Daphne Patakia et Dali Benssalah, offrant une distribution en or au service de cette œuvre douce et amère.

Belladone, une baie à la beauté fatale

Belladone, réalisé par Alanté Kavaité, plonge le spectateur dans l’univers énigmatique d’une communauté isolée, où le cadrage avec une caméra subjective accentue le côté maladroit d’un témoin passif, incarné par Nadia Tereszkiewicz. Elle incarne une jeune femme en charge des personnes âgées sur l’île, et son arrivée dans cet endroit déstabilisant suscite un sentiment de malaise chez le spectateur, qui vit l’histoire à travers ses yeux. La caméra subjective renforce l’impression de passivité de ce personnage, qui se retrouve impuissant face à des événements perturbants au sein de cette communauté étrange.

Le film navigue entre fascination et répulsion, capturant des rêves érotiques et des pensées obsédantes, où le désir se mêle à la violence émotionnelle. La jeune femme médecin, incarnée par Daphne Patakia, devient l’objet de fantasmes, notamment sous forme de masturbation en pensant à elle. Parallèlement, le frère de la médecin, interprété par Dali Benssalah, suscite également une fascination trouble. Ce climat d’ambiguïté est accentué par une analogie poignante, comparant le nombre de personnes vivantes à celui des poules qui peuplent cet endroit reculé, soulignant l’aspect presque carcéral et déshumanisé de la communauté.

Belladone: Daphne Patakia, Nadia Tereszkiewicz © Marie Camille Orlando
Belladone: Daphne Patakia, Nadia Tereszkiewicz © Marie Camille Orlando

L’histoire d’une héroïne isolée vivant de peu de plaisir

Une héroïne vivant dans l’isolement et l’attente. Elle vit avec très peu de plaisir et encadre ces personnes en essayant de les préserver de tout. À ne pas vivre, on s’ennuie et en plus, on ne meurt pas. La jeune femme vit dans une frustration permanente dictée par un désir de revanche sur son enfance et l’échec avec sa mère disparue.

Le travail sur la lumière et la couleur est essentiel dans ce film, permettant de traduire les tourments intérieurs de la protagoniste. L’image de la baie rouge, séduisante, mais mortelle, incarne parfaitement les contrastes entre passion, désir, répulsion et fascination. Les teintes de rouge, notamment, renforcent l’ambiguïté entre plaisir et danger, désir et destruction. Ce jeu visuel accentue l’atmosphère troublante du film, où les émotions contradictoires sont omniprésentes et mettent en lumière la dualité des sentiments humains. Belladone navigue ainsi entre l’attrait et le poison, offrant une réflexion sur la dualité humaine, où le plaisir peut aussi être synonyme de danger.

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Note : 4 sur 5.

26 mars 2025 en salle | 1h 35min | Drame
De Alanté Kavaité | 
Par Alanté Kavaité
Avec Nadia Tereszkiewicz, Dali Benssalah, Daphne Patakia


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