Un film sur un idéal de connaitre le futur et aussi maitriser la mémoire du temps. Lola permet de jouer avec la fiction et l’Histoire, pour œuvrer dans la science-fiction. Avec Lola, le réalisateur irlandais Andrew Legge joue sur les codes cinématographique pour offrir un film à la fois audacieux et intemporel.
Le film se distingue par son approche singulière qui mêle habilement les codes cinématographiques pour créer une œuvre à la fois audacieuse et intemporelle. Cette production unique parvient à transcender les frontières entre le film historique et la science-fiction, offrant une perspective inédite sur la Seconde Guerre mondiale. Dès les premières images, on se demande si le film est de la fiction ou un documentaire. Le choix de montrer cette maison délabrée nous met sur une fausse piste, celle de l’horreur.
La caméra subjective à la Blair Witch apporte un côté amateur et effrayant. Utilisant les codes du témoin voyeuriste.
Andrew Legge adopte une technique de caméra subjective rappelant le style de « Blair Witch Project », ce qui confère au film un aspect amateur et inquiétant. Cette approche visuelle plonge le spectateur dans l’intimité des personnages, créant une atmosphère de voyeurisme et d’authenticité.
Une caméra subjective immersive
L’utilisation de véritables caméras d’époque, comme la Bolex 16 mm et la Newman-Sinclair 35 mm, renforce cette impression de témoignage historique. Le réalisateur pousse l’authenticité jusqu’à laisser l’actrice Stefanie Martini filmer elle-même certaines scènes, ajoutant ainsi une dimension de spontanéité et de réalisme.

Un voyage temporel entre fiction et réalité
« Lola » explore l’idéal fascinant de connaître le futur tout en maîtrisant la mémoire du temps. Le film jongle habilement entre fiction et histoire, s’inscrivant ainsi dans le genre de la science-fiction. L’intrigue, centrée sur deux sœurs qui inventent une machine capable de capter des émissions du futur, soulève des questions éthiques profondes sur la manipulation de l’histoire. Cette prémisse permet au réalisateur d’examiner les conséquences potentielles de l’interférence avec le cours des événements, notamment dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Tout comme dans Dead Zone, il y a cette question « Et si je pouvais prédire ou connaitre l’avenir, dois-je intervenir pour éviter le pire ? ».
Le réalisateur utilise astucieusement un mélange de séquences d’archives authentiques et de scènes fictives tournées pour ressembler à des images d’époque. Cette technique brouille les frontières entre réalité historique et fiction, créant un récit captivant qui interroge notre perception du passé et du futur. L’intégration d’éléments anachroniques, comme la musique punk avant son temps, ajoute une couche supplémentaire de complexité à cette réflexion sur le temps et la culture.

Lola se démarque par sa capacité à jouer avec les codes cinématographiques traditionnels. Andrew Legge parvient à créer un film qui transcende les genres, offrant une expérience visuelle unique et une réflexion profonde sur le pouvoir de la connaissance du futur. En fusionnant l’esthétique du found footage avec une narration de science-fiction ancrée dans un contexte historique, le réalisateur livre une œuvre audacieuse qui questionne notre rapport au temps et à l’histoire.
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UniversCiné à partir du 17 mars 2025
1h 19min | Drame, Science Fiction
De Andrew Legge |
Par Angeli Macfarlane, Andrew Legge
Avec Emma Appleton, Stefanie Martini, Rory Fleck-Byrne
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Une réflexion sur “Lola – le premier film d’Andrew Legge”