Memento Mori de Love Ghost se distingue des autres productions contemporaines par son audacieuse fusion de genres et sa dimension interculturelle. L’album transcende les frontières musicales en mélangeant habilement l’alternative rock, l’emo trap et les influences urbaines latines, créant ainsi une expérience sonore unique et immersive. Cette alchimie musicale, combinée à des collaborations avec des artistes émergents mexicains, offre une perspective fraîche et originale qui se démarque dans le paysage musical actuel.
L’album propose une série de collaborations qui enrichissent chaque titre d’une identité propre. Chaque artiste invité apporte une couleur unique, qu’il s’agisse de l’énergie de Katsu, des sonorités introspectives de Plata Shail ou encore des ambiances électro de xkori. Les producteurs jouent aussi un rôle clé, façonnant l’univers sonore de chaque morceau.
Tracklist :
1 – DECOY – Love Ghost x Katsu Energy
2 – Chronicles – Love Ghost
3 – The Monster Inside – Love Ghost x Plata Shail
4 – Spiritual Warfare – Love Ghost x DEER
5 – TWOSIDES – Love Ghost x Ardis
6 – IMPOSTER – Love Ghost x Young Aleexx x xkori
7 – Somewhere Up On Mars – Love Ghost x El Vermumcito
DECOY en collaboration avec Katsu Energy
Un titre à écouter comme l’ensemble des titres sur Spotify en activant la qualité maximale. Ou alors en vous procurrant l’album physique !
Cette chanson exprime une lutte intérieure face à l’incompréhension et au rejet, traduisant une profonde solitude et une détresse dissimulée sous une apparence maîtrisée. L’alternance des langues accentue la confusion émotionnelle, entre douleur et colère. Pourtant, derrière cette souffrance, une attente persiste : celle d’un geste, d’une preuve d’amour ou de compréhension. L’opposition entre l’individualité et le jugement extérieur illustre la difficulté de rester soi-même face aux pressions. L’espoir réside dans la résistance, dans le refus de céder à l’hostilité ambiante. L’émotion brute et les contrastes sonores traduisent ainsi un appel silencieux à être vu et entendu, malgré les épreuves.
Allusion à la Culture Pop et Grunge
Les amoureux de Rock souriront à l’allusion à Cobain. Oui, c’est bien une référence à Kurt Cobain. Le leader de Nirvana, à cause de son suicide en 1994, on a vu son nom associé à la détresse mentale, au mal-être et à l’autodestruction, des thèmes présents dans la chanson. L’expression « drain me, Cobain me, blame me and shame me » évoque un épuisement émotionnel et une possible résignation face à la souffrance, en lien avec le poids des attentes extérieures et des jugements. Cela renforce l’idée d’une lutte interne contre la douleur et le rejet, un cri de détresse mêlé à la colère. Toute cette peine, cette sensation d’exclusion est au cœur de l’album. Mais si les paroles sont orientées vers cela, le reste de l’album est plus audacieux dans sa construction et le choix de fragmentation. Tout l’album tourne autour d’une fascination et aussi le rappel de la mort (Memento Mori, Souviens-toi que tu vas mourir).
La pochette montre une femme et des hommes en costumes. Les contrastes et l’éclairage sur leurs visages, donnent l’impression de mort-vivants, cependant, on constate que les gens autour de la femme tiennent ses mains comme dans une cérémonie de spiritisme. Une pochette d’album assez orientée et pertinente quand on écoute toutes les chansons et remarque une forme de fascination pour l’extrême et le macabre. Une référence à la 4e piste de l’album, Spiritual Warfare.
Cette chanson exprime une rage brute et une résilience presque surnaturelle face aux épreuves. L’émotion principale oscille entre colère et défiance, traduisant une lutte intérieure où la douleur est transformée en énergie brute. L’évocation du spiritisme apparaît dans l’attente d’un signe ou d’une connexion au-delà du tangible, symbolisant un espoir malgré la violence du vécu. L’indestructibilité proclamée, répétée comme une incantation, traduit à la fois une négation de la fin et une quête de sens dans un monde hostile. Loin d’être un simple cri de rage, le texte illustre la façon dont la souffrance peut être transcendée en force, en survivance, voire en renaissance. Quand on va mal, on a tendance à vouloir chercher une solution dans l’horoscope, la magie ou en dieu. Et bien souvent, on fait perdurer la souffrance en s’accrochant à quelque chose d’illusoire.
C’est audacieux, ça sort de ce que l’on entend partout, on dirait les premiers titres de Maneskin
Ce qui rend cet album particulièrement remarquable est sa capacité à capturer l’essence d’une génération en quête de sens face à l’impermanence de la vie. À travers des mélodies envoûtantes, des paroles introspectives et un mélange harmonieux de voix en espagnol et en anglais, « Memento Mori » parvient à exprimer avec justesse les émotions complexes liées à l’amour, à la perte et au questionnement existentiel. Cette profondeur émotionnelle, associée à une diversité sonore allant des hymnes énergiques imprégnés de trap aux ballades mélancoliques portées par la guitare, confère à l’album une résonance particulière qui le distingue des productions plus conventionnelles de son époque. Dans son approche, cet album est audacieux, ça sort de ce que l’on entend partout, on dirait les premiers titres de Maneskin, du moins pour l’inflence latine des chansons. Du moins, Chronicles nous y a fait vraiment penser, malgré une structure très moderne hors du format radio.
Chronicles – Requiem for a dream
La chanson exprime un enfermement psychologique et une douleur omniprésente, où l’addiction et l’isolement deviennent une spirale inévitable. L’imagerie du « mental asylum » traduit une souffrance chronique et un sentiment d’exclusion, tandis que les références aux drogues et à la violence évoquent un désespoir profond. Pourtant, malgré cette noirceur, un fil ténu d’espoir transparaît : la conscience de cette condition, exprimée à travers la musique, suggère une possible catharsis. La répétition insistante des « chronicles » donne un poids presque ritualistique au témoignage de l’artiste, comme une tentative d’exorciser ses démons ou d’en trouver une issue.
Toute la chanson comme dit précédemment joue sur les opposés. Cela permet d’illustrer la dualité de l’addiction : lucidité et perdition, révolte et résignation. L’opposition entre amour et drogue, liberté et enfermement, montre une lutte intérieure où l’identité vacille. Cette tension reflète l’impossibilité d’échapper à un cycle destructeur tout en aspirant à en sortir.
Somewhere Up On Mars
Cette chanson qui clôture l’album capture avec subtilité la solitude et l’espoir mêlés à l’incertitude des relations humaines. L’évocation du passé à travers des détails anodins traduit un attachement aux souvenirs, tandis que l’idée d’un départ vers un ailleurs onirique symbolise une quête d’évasion et de renouveau. La répétition d’une disponibilité inconditionnelle, malgré le doute sur les sentiments de l’autre, met en avant une attente discrète, presque résignée, mais empreinte d’un espoir fragile. La musique devient refuge et moyen d’expression, suggérant que, même face à l’incertitude, l’art et le rêve permettent de transcender les épreuves.
Le titre Somewhere Up On Mars évoque ainsi une évasion vers un ailleurs lointain, presque irréel, symbolisant un désir de fuir la solitude ou l’incompréhension. Mars, planète rouge et inhospitalière, reflète un sentiment d’isolement, mais aussi un rêve d’ailleurs, où l’on pourrait se réinventer ou trouver une connexion perdue. Cette chanson est peut-être la plus étrange entre un mélange de Pop Punk et de Pop Urbaine, sans oublier la partie en espagnol !
C’est surtout ici toute la force de ce projet, par rapport aux groupes contemporains l’album de Love Ghost se distingue par sa capacité à fusionner l’énergie brute du trap latino de Peso Pluma avec la mélancolie introspective de Junior H. Tout cela en incorporant l’intensité rock alternative caractéristique de Bring Me The Horizon. Cette alchimie sonore est enrichie par les collaborations avec des artistes émergents mexicains tels que Deer et Plata, qui apportent une authenticité urbaine, tandis que Verumicito et Young Alexx insufflent une fraîcheur contemporaine au mélange. Quant à la production,elle est assurée par des talents comme Berdu et Otho, crée un pont entre les sonorités traditionnelles et modernes, permettant à des artistes comme Katsu Energy, Ardis et X Kori d’exprimer leur créativité dans un cadre musical innovant. Cette synergie entre différents styles et influences, orchestrée par Love Ghost, donne naissance à un album qui transcende les frontières musicales conventionnelles, offrant une expérience sonore à la fois familière et résolument novatrice.
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