Le film Berlin, été 42 (titre original : In Liebe, Eure Hilde) du réalisateur Andreas Dresen retrace deux moments décisifs de la vie d’Hilde Coppi, une résistante allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. À travers une narration qui alterne entre l’été 1942, où elle rencontre Hans Coppi et s’engage dans la résistance, et les mois qui suivent son arrestation en 1942, le film dévoile une histoire d’amour bouleversante et un parcours de lutte contre le régime nazi. L’authenticité de ce portrait s’intensifie grâce à la performance poignante de Liv Lisa Fries, qui incarne Hilde Coppi avec une profondeur saisissante. La mise en scène, mêlant poésie et drame, contraste habilement l’insouciance de l’été berlinien avec la brutalité de l’incarcération, pour rendre hommage à cette jeunesse courageuse qui a défié la dictature nazie.
La grande révélation du film : Liv Lisa Fries
Le long-métrage se concentre sur deux moments cruciaux : l’été 1942 à Berlin, où Hilde rencontre Hans Coppi et s’engage dans la résistance contre le régime nazi, et les mois qui suivent son arrestation en septembre 194212. Durant cet été, le film dépeint l’histoire d’amour naissante entre Hilde et Hans, ainsi que leur implication croissante dans les activités clandestines du groupe de résistance connu sous le nom d’Orchestre rouge.
Entre deux mondes, deux périodes : un été qui semble solaire et pleins de bonheur, de promesse, en contraste avec l’incarcération dans une prison pour femmes. La photographie apporte de la poésie dans les moments de bonheurs et dans les moments d’emprisonnement, les couleurs pastel deviennent plus ternes, comme pour souligner l’absence d’espoir.
Une manière poétique de représenter les choses, même au plus sombre de l’histoire
Lenteur et jeu dans la retenue, l’actrice propose quelque chose de troublant avec effacement de soi pour laisser paraitre une diction avec une mélodie percutante. Elle devient entièrement son personnage et on ne voit plus l’actrice, mais on voit naitre sous nos yeux l’incarnation d’Hilde Coppi.
La narration alterne habilement entre ces deux périodes, utilisant des flash-backs pour illustrer les souvenirs de Hilde pendant son emprisonnement. Cette structure permet de contraster la chaleur et l’insouciance de l’été 1942 avec la dure réalité de la captivité, offrant ainsi un portrait nuancé de la protagoniste et de son évolution.

Un hommage à la jeunesse résistante
Le film se veut être un hommage vibrant à la jeunesse allemande qui a osé s’opposer à la dictature nazie. Le film met en lumière le courage et la détermination de ces jeunes gens qui ont choisi de risquer leur vie pour leurs convictions, refusant de se soumettre à l’oppression du régime hitlérien.
À travers le personnage de Hilde Coppi, interprété par Liv Lisa Fries, le réalisateur Andreas Dresen explore les motivations et les sacrifices de cette génération de résistants. Le film montre comment l’engagement politique et l’amour s’entremêlent dans un contexte de guerre totale, où chaque action peut avoir des conséquences fatales.
La mise en scène d’Andreas Dresen, avec son grain prononcé et sa lumière chaude d’été, accentue la jeunesse et l’énergie des protagonistes, créant un contraste saisissant avec la brutalité du régime qu’ils combattent. Cette approche esthétique renforce l’impact émotionnel du récit et souligne la tragédie de ces vies brisées par la guerre. Il arrive à montrer l’enfermement, l’attente et aussi l’insouciance perdue.

Qui était Hilde Coppi ?
S’il y a bien un destin brisée, c’est la tragédie autour d’Hilde Coppi. Le film aborde les derniers mois de la vie d’Hilde Coppi, mettant en lumière un aspect particulièrement poignant de son histoire. Condamnée à mort le 20 janvier 1943, elle voit son exécution retardée de plusieurs mois, une décision motivée non par la clémence, mais par une raison pragmatique : permettre à la jeune mère d’allaiter son fils Hans, né en prison le 27 novembre 1942.
Ce sursis, loin d’être un acte de miséricorde, souligne la cruauté du régime nazi. Adolf Hitler lui-même rejette la demande de grâce en juillet 1943, scellant ainsi le sort de la jeune femme. Le 5 août 1943, elle est finalement guillotinée à la prison de Plötzensee à Berlin, laissant derrière elle un jeune enfant de seulement huit mois.
Berlin, été 42 parvient ainsi à capturer l’essence d’une époque sombre de l’histoire allemande, tout en rendant hommage à ceux qui ont eu le courage de s’y opposer. À travers le destin tragique d’Hilde Coppi, le film nous rappelle l’importance de la résistance face à l’oppression et le prix parfois ultime de la liberté.
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12 mars 2025 en salle | 2h 04min | Drame
De Andreas Dresen |
Par Laila Stieler
Avec Liv Lisa Fries, Alexander Scheer, Emma Bading
Titre original In Liebe, Eure Hilde
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Une réflexion sur “Berlin, été 42 : Un film poignant sur la résistance et l’amour en temps de guerre”