L’affaire Mohammed Chahbar : Avancées dans deux cold cases en Isère


En ce début mars 2025, l’enquête sur les meurtres de Nathalie Boyer et Laïla Afif, deux cold cases de l’Isère, connaît des développements significatifs. Mohammed Chahbar, un retraité de 63 ans, a été mis en examen le 2 décembre 2024 pour ces deux crimes qui ont longtemps hanté la région.

Les victimes

Nathalie Boyer, une adolescente de 15 ans, a disparu le 2 août 1988 à Villefontaine. Son corps a été retrouvé égorgé à Saint-Quentin-Fallavier. Ce meurtre brutal est resté non élucidé pendant plus de 36 ans, laissant sa famille dans l’angoisse et l’incertitude.

Laïla Afif, mère de famille de 40 ans, a disparu le 7 mai 2000 à Saint-Quentin-Fallavier. Son corps a été découvert dans le canal de la Bourbre à La Verpillière, avec une balle dans la nuque. Ce crime a également laissé de profondes cicatrices dans la communauté locale.

L’avancée de l’enquête

L’arrestation de Mohammed Chahbar le 27 novembre 2024 a marqué un tournant dans ces affaires. Après 96 heures de garde à vue, il a été présenté à la juge d’instruction Khéris du pôle cold cases de Nanterre. Les éléments qui ont conduit à son inculpation sont multiples :

  1. Traces ADN : Des preuves génétiques auraient été retrouvées sur des objets liés au meurtre de Laïla Afif.
  2. Véhicule suspect : Une Citroën BX blanche, appartenant à Chahbar, avait été signalée rôdant près du lieu du crime de Laïla Afif.
  3. Proximité géographique : Chahbar vivait dans le même quartier que Nathalie Boyer au moment de sa disparition.
  4. Témoignages : Des riverains avaient signalé son comportement inquiétant, le décrivant comme rôdant souvent en voiture.
  5. Connaissance des victimes : L’enquête a révélé que Chahbar connaissait les deux victimes. La fille de Laïla Afif a confirmé que le suspect était un ami de la famille.

Réactions et suite de l’enquête

Malgré ces éléments, Mohammed Chahbar « conteste fermement les faits ». Ses avocats, Mes Émilie Boyé et Pierre-Vincent Connault, soulignent la difficulté pour leur client de faire face à des accusations concernant des faits très anciens.

Me Corinne Herrmann, avocate des familles des victimes, a évoqué le mélange de sentiments ressenti par les proches : soulagement, colère face à la longue attente, et désir d’en savoir plus. Elle a également souligné l’importance de cette avancée pour d’autres familles touchées par des affaires non résolues dans la région.

L’enquête se poursuit pour explorer le passé de Chahbar. Des habitants de Bourgoin-Jallieu ont rapporté qu’il était collègue du père de Charazed Bendouiou, une fillette disparue en 1987, élargissant potentiellement le champ de l’investigation.

Perspectives

Cette avancée dans ces cold cases ravive l’espoir de résoudre d’autres affaires non élucidées dans l’Isère, comme la disparition de Fabrice Ladoux en 1989 ou celle de Léo Balley en 1996. Le travail du pôle cold cases de Nanterre, créé en 2022, démontre l’importance de ne jamais abandonner la recherche de la vérité, même des décennies après les faits.

Alors que l’enquête se poursuit, les familles des victimes attendent avec impatience que toute la lumière soit faite sur ces tragédies. Mohammed Chahbar reste présumé innocent, et le processus judiciaire devra déterminer sa culpabilité ou son innocence dans ces affaires qui ont marqué l’histoire criminelle de l’Isère.



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