Amis amoureux des bandes originales de film, nous vous partageons aujourd’hui Infinite Error et l’album Plagued By Meaning. Une vraie pépite auditive proposant une richesse dans la variété des genres. On démarre simplement sur quelque chose digne d’un film d’Hitchcock , Plagued By Meaning. Peut-être même l’un des titres le plus effrayant de l’album, bien que la suite l’est tout autant. Voici une sélection des titres à ne pas manquer dans ce projet.
In Lust, l’expression de la peine pour ce qu’elle est et sans artifice
In Lust joue sur notre attention, qui se retrouve saturée par les différentes notes de guitares et cette production très indu Rock.
Cette chanson installe une atmosphère troublante où la frontière entre réalité et illusion s’efface. Les paroles explorent un état de confusion intérieure, où la quête de sens se mêle à une sensation d’effondrement inexorable. L’emploi de l’ambiguïté et des images contrastées (montée spirituelle et chute abyssale) crée un sentiment d’inconfort, plongeant l’auditeur dans une oscillation entre espoir et désespoir. Cette construction reflète une lutte intérieure où la lucidité vacille face à une détresse profonde, amplifiant l’effet déstabilisant du morceau. On a beaucoup pensé à la Reine des Damnés ; un film dont la BO très rock-metal avait marqué une génération, qui ont cependant critiqué le reste du film moins qualitatif.
Dans In Lust, l’intensité émotionnelle repose sur une représentation brute et désenchantée du mal-être, soulignée par une répétition presque obsessionnelle de certaines phrases. Ici, on ne se contente pas d’exprimer la douleur : on la dissèque et l’expose sans fard, jouant sur une tension entre résignation et révolte. Cette approche brise les codes classiques de l’expression émotionnelle en musique, en substituant une narration fluide par des éclats de pensée fragmentés. Cette désarticulation du discours traduit une perte de repères et une urgence émotionnelle, offrant une expérience immersive et perturbante.
Avec une production plus électronique, King Eater explore la peine et la noirceur de l’âme à travers des images poignantes. La chanson évoque une souffrance profonde, une « malédiction » qui pèse lourdement, symbolisant un fardeau inéluctable. Les références à la « terreur mineure » et aux « langues parlantes » suggèrent une lutte intérieure, une douleur insidieuse. La chanson parle également de la solitude, même si la production rend angoissante le cheminement, on ressent le poids de l’absence et du vide spirituel. Cette chanson est un combat contre soi-même, contre les autres qui ne nous comprennent pas. En soi, une vraie quête de réconfort dans un monde sans espoir.
Birds Calling In Quits, de la douceur pour cacher ce qui ne peut être dit
On a beaucoup pensé au premier album du duo Aaron. La chanson explore des thèmes de désillusion et de désespoir, enveloppés dans un langage poétique. Avec énormément de choses qui montrent une lassitude face à des attentes ou des rôles imposés. Sous cette peine douce-amère, il y a un besoin de reconnaissance et d’attention, mais aussi un sentiment d’abandon. Tout semble sans importance et on est mal à cause de l’absence de véritable lien avec les autres. En fait, nous sommes dans une vraie lutte existentielle avec un questionnement profond sur le sens de la vie et des actions humaines.
Même si la chanson propose plusieurs images poétiques et très jolies, comme les belles choses, elles sont fragiles et cache une profonde tristesse. L’ensemble communique un sentiment de vide derrière des images douces et poétiques. Nous avons un contraste entre la beauté des mots et la noirceur des émotions sous-jacentes. Un peu comme dans Creep de Radiohead, et cette feuille d’arbre flottant dans un monde pourri.
Un monde surnaturel et prophétique
Si cette mise en opposition de la douceur et de la noirceur vous dérange, avec Belatedness, on explore des thèmes de lutte intérieure et de désespoir. La chanson dévoile le sentiment d’être piégé avec son ennemi. Le protagoniste est incapable de garder le cap sur sa voie. On y trouve beaucoup de métaphores qui finalement dévoile une lutte intérieure contre ses propres démons. Cette chanson semble un peu étrange, car nous sommes dans un empilement de sentiments contradictoires, tout comme Puerile, qui est un peu trop électro pour nous. Les distorsions, les reverses piano et tout l’ensemble de la production mène à un sentiment d’étrangeté. Côté texte, la chanson montre l’étrangeté par des images surréalistes et des métaphores déroutantes, comme « boire le sang de l’agneau » et « rêver de l’ottoman », créant une atmosphère décalée et mystérieuse. Le reste de l’album utilisera encore ces thématiques mystiques avec Little Devils, qui explore des signes de synchronicité, d’alignement des planètes.
Superstition et vampire – Causing You Worry
On a été surpris par la production, cette fois-ci aussi puissante que celle du premier titre. On a un côté angoissant et très travaillé pour une production cinématographique.
La chanson évoque les fantômes à travers la métaphore « I’m the ghost of the unwanted », symbolisant une présence indésirable ou oubliée. Mais, on a également beaucoup pensé à une autre créature fantastique, avec le vers « I don’t care if I’m invited » qui peut faire référence aux vampires, car ces créatures sont souvent décrites comme ne pouvant entrer sans invitation, mais ici, ce personnage qui trouble le calme vient déroger à cette règle immuable et cause de l’inquiétude. On a beaucoup pensé en écoutant cette chanson au Horla de Guy de Maupassant, du moins toute cette ambiance sur l’inquiétude, la peur et l’angoisse permet de voir cela. Et dans son ensemble, l’album parle beaucoup de quête identitaire et lutte contre ses démons intérieurs. Cela aurait donc tout son sens de comparer cette chanson de clôture avec cette créature née dans l’esprit de ce grand auteur français.
Vous n’avez pas spotify, pas de souci !
L’album est disponible sur Youtube
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L’album Plagued By Meaning d’Infinite Error est une pépite auditive, mêlant divers genres pour une expérience immersive. Des titres comme « In Lust » et « King Eater » explorent des thèmes sombres et introspectifs, tandis que « Birds Calling In Quits » et « Belatedness » jouent sur des contrastes poétiques et émotionnels. L’album, avec ses productions cinématographiques et ses métaphores déroutantes, plonge l’auditeur dans une quête identitaire et une lutte contre les démons intérieurs. Disponible sur Spotify, Deezer, Amazon Music et YouTube, cet album est à découvrir pour les amateurs de bandes originales riches et variées.
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