On avait déjà repéré depuis plusieurs mois ce jeune artiste Alster, qui avec La Vague nous transporte dans un univers musical entre présent et passé, à l’image de son texte mélancolique et baignant dans un optimiste désabusé.

La chanson La Vague d’Alster explore avec une intensité brute la confrontation entre l’espoir d’un retour et l’écrasante réalité d’une absence définitive. Le texte, imprégné d’une profonde mélancolie, dépeint l’abandon et la dérive intérieure, où chaque souvenir devient une lame de fond submergeant le narrateur. L’image de la mer, omniprésente, symbolise à la fois l’érosion du passé et la tentation du néant, tandis que l’alcool et la solitude accentuent la descente aux enfers d’un cœur brisé, enfermé dans l’attente d’un miracle qui ne viendra pas.

Musicalement, la production mêle modernité et influences rock introspectives, évoquant In Utero de Nirvana par son grain brut et sa tension contenue. Les guitares, à la fois rugueuses et aériennes, traduisent cette oscillation entre résignation et colère sourde, un équilibre qui rappelle aussi l’univers de Tété dans À la faveur de l’automne. La voix, cassée par l’émotion, confère une sincérité poignante au texte, transformant la douleur en un cri feutré, où l’espoir vacille sous le poids de la lucidité.

Des références à la mélancolie du Rock des années 2000.

En écoutant ce titre, on a pensé également à Vegastar et leur titre L’ombre de vos vies. A travers cette chanson, on se demande à qui on va pouvoir manquer après avoir fait tant pour les autres. On se rend compte que personne ne prend conscience de notre propre souffrance, et ce, malgré tous nos sacrifices. Peut-être que nous ne sommes que des visages perdus dans une immense surface comme le disait si bien Matt Matteo dans son duo avec Sylvie Filloux sur J’aimerais voir le monde.

Concernant l’histoire d’amour soumise à des conditions, on repense à Je t’oublie Cyrill Paulus narrant la fin d’une histoire où le protagoniste finit par trouver l’amour dans les bras d’une femme qui l’aime pour ce qu’il est au fond et non pour ce qu’elle aimerait qu’il devienne. Dans La Vague, cette relation d’amour est destructrice car on laisse croire que si l’on accepte de changer pour correspondre aux attentes de l’autre, un retour de l’être aimé serait possible. Ce n’est que fantasme ou alors une auto-persuation que l’on se fait pour faire perdurer un peu l’espoir d’une réconciliation.

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