La réalité n’existe pas – un mélange étrange de Pop et de Rock. Le projet de Whities plaira aux nostalgiques des premiers albums de Pascal Obispo, de Mika et même en cherchant bien, on retrouve un peu de The Servant, le groupe déjanté.

Black Summer est le titre ouvrant l’album après une intro qui donne la couleur du projet. Si notre attention a été attirée, c’est grâce au single Tim Burton. Nourris à la Culture Pop et du Rock, cette chanson plaira pour ses diverses allusions. Elle nous plonge dans un univers poétique où l’amour devient un jeu fantaisiste, oscillant entre rêve et absurdité.

Les références à Tim Burton ceinturent l’ambiance gothique et décalée, avec des clairs-obscurs et des images surréalistes évoquant Edward aux mains d’argent ou Beetlejuice. L’artiste y célèbre les émotions tourbillonnantes et les relations marquées par l’étrangeté, tout en opposant l’univers de Lewis Carroll, onirique et insouciant. La musique, comme les œuvres de Burton, mélange douceur et folie, exaltant l’idée que l’essentiel réside dans l’intensité des sentiments et la créativité de l’amour.

La suite repose sur la chanson En Immersion, qui explore une plongée intense dans les méandres de l’esprit, où l’angoisse et la frustration dominent. Le manque d’oxygène symbolise un sentiment d’étouffement, hérité de blessures profondes ou d’un héritage familial pesant. La chanson oscille entre lutte et résignation, avec des images puissantes d’une âme égarée et d’une quête de contrôle. La montée en tension, presque viscérale, évoque l’esthétique sombre des romans adolescents, où les tourments intérieurs deviennent une danse hypnotique. L’artiste capte l’urgence d’échapper à ce chaos, tout en traduisant une vulnérabilité qui résonne profondément.

Le bijou de l’album est surement Je m’attache, pas toi, cette chanson se distingue par sa sincérité et son exploration des déséquilibres amoureux, exprimés du point de vue masculin. L’artiste mêle vulnérabilité et résignation face à un amour non réciproque. Les répétitions rythmiques comme « toi toi toi » ou « sage sage sage » traduisent l’obsession et la confusion émotionnelle, renforçant son caractère original. Les contrastes entre espoir et trahison, symbolisés par des métaphores comme « je n’ai plus de boussole, » rendent l’histoire universelle et poignante. On a aimé le champ lexical utilisé et l’idée que l’amour puisse briser et couper les ailes.

Une autre chanson, Déteste-moi, un peu comme Maître de ma vie de Vegastar, revendique une indépendance farouche face aux jugements et aux attentes des autres. Ici, on embrasse la singularité du protagoniste, préférant la solitude et ses contradictions à la conformité. Le refrain entêtant « Déteste-moi si ça t’fait du bien » reflète une résilience presque provocante, tandis que les couplets introspectifs dévoilent une lutte avec l’acceptation de soi et les tensions relationnelles. La chanson révèle l’ambivalence des hommes, parfois la fuite est la solution de facilité pour ne pas affronter le regard de déception des autres.

On pense énormément à ces anti-héros et bad guys devenant peu à peu des modèles. Un peu comme Damon dans The Vampire Diaries. Dans l’épisode intitulé « Rose« , il prononce une phrase mémorable concernant les attentes des autres :
« Parce que quand les gens voient le bien qui est en toi, ils s’attendent à ce que tu fasses le bien, et je ne veux pas avoir à me montrer à la hauteur des espérances de qui que ce soit. ». Cette citation illustre bien le caractère complexe de Damon ou de nombreuses personnes qui font sans cesse tout pour décevoir les gens qui les aiment. On lutte chacun avec nos propres démons et les attentes qu’autrui peut avoir de nous.
On veut ne pas décevoir, on veut être libre, oubliant parfois même que nous brisons nous-même notre capacité à apprécier le bonheur.
Ces quelques titres de l’album composé de 21 titres montrent combien l’artiste est complexe et il sait saisir les nuances de la psyché des Hommes et de l’Humanité.

Album disponible sur Amazon et sur spotify