Le Beau rôle – L’envers du décor, le désir de lumière et un casting bien dosé.


Victor Rodenbach propose une comédie sur le quotidien d’un comédien, qui s’appelle Henri et voulant réussir sa vie. Seul ombre au tableau, Nora sa partenaire à la scène et dans la vie, qui ne comprend pas subitement ce désir de faire quelque chose pour lui et sans elle.

Vimala Pons (Petite Fleur) incarne Nora et William Lebghil incarne Henri. Le film traduit subtilement la course au succès, la pression invisible des comédiens cherchant toujours à se prouver quelque chose et aussi trouver le bon compromis entre la lumière et l’alignement bonheur-travail. Mais dans le meilleur des mondes, il est compliqué d’avoir Le Beau rôle qui s’offre à nous sans sacrifice et compromis. Des sacrifices, il y en a toujours et c’est dans la douleur que naissent certaines émergences.

Le beau rôle © Jonas Films
Le beau rôle © Jonas Films

La fureur de vivre ou le fardeau d’une vocation destructrice

Le Beau rôle est la comédie du vrai ! Celle sur le rapport comédien/metteur en scène, comédien et technicien, personnage et comédien. On voit la complexité de toujours donner plus dans un Art, un métier et devoir constamment organiser sa vie dans des projets qui se superposent, s’annulent ou n’aboutiront pas à la lumière. Ce fardeau appelé la vocation destructrice est visible dans tous les corps de métiers artistiques, la musique, la photographie, la danse, où prime le dicton, « il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus ». Le plus complexe dans l’équation est de savoir durer, car le succès n’est jamais vraiment éternel, mais la rage au ventre peut l’être malgré les coups et les rebonds.

On aime la manière dont Victor Rodencah montre l’invisible, ce qui est hors des caméras ou à rideaux fermés. Il pousse ses personnages dans leur retranchement, comme pour instaurer un peu de catharsis dans un univers souvent enviés, mais jamais complètement compris par les simples spectateurs.
Il y a des moments de rire, de larmes et aussi beaucoup d’existentialisme dans ces comédiens en quête de sens et aussi de reconnaissance. À voir en complément du film Rue du conservatoire (2024, Valérie Donzelli).

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Note : 5 sur 5.

18 décembre 2024 en salle | 1h 24min | Comédie, Romance
De Victor Rodenbach | 
Par Victor Rodenbach, Camille Lugan
Avec William Lebghil, Vimala Pons, Jérémie Laheurte


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