Le film propose de découvrir un moment de vie de Kafka l’un des plus grands auteurs Germaniques. Le film met en place une part épistolaire qui apporte de la poésie à cette histoire d’amour. Si le film est beau visuellement, malgré une ambiance pesante, on a une belle surprise, l’actrice Henriette Confurius, qui joue Nora, elle est surprenante et rend l’histoire mémorable.

Une réalisation fine et sans surplus

Côté réalisation, on a un côté piégé dans le Naturalisme et la mélancolie d’un Berlin ruinée. Les quelques scènes surréalistes sont de belle surprise et viennent contrebalancer la noirceur de la maladie rongeant Franz Kafka interprété avec brio par Sabin Tambrea.

Sabin Tambrea et Henriette Confurius sont troublants, tant dans leur manière de saisir l’enjeu d’un amour défiant la tuberculose et un combat contre le temps, la famille et la crise économique. La photographie de Judith Kaufmann est délicate et pleine de sens. Elle signe ici son second long métrage, après une carrière en tant que directrice de la photographie sur plusieurs productions comme La salle des profs ou Corsage.

Kafka, le dernier été et la réalité

Franz Kafka a profondément marqué l’histoire de la littérature par son style unique et ses thèmes novateurs. Son écriture, caractérisée par un réalisme étrange et obsédant, a inauguré une nouvelle approche narrative qui a influencé de nombreux auteurs après lui. Kafka a exploré des sujets tels que l’aliénation, les conflits parentaux et l’absurdité bureaucratique, créant des œuvres qui résonnent encore aujourd’hui avec les lecteurs du monde entier. Ses récits, comme « Le Procès » et « La Métamorphose », sont devenus des classiques de la littérature moderne, offrant une vision prophétique de l’aliénation de l’homme contemporain et préfigurant même le totalitarisme.

Il a toujours voulu faire quelque chose de fort et d’intense. « Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? » explique-t-il dans une lettre à son ami Oskar Pollak.

Le film Kafka, le dernier été met en lumière le courage de cet auteur en montrant sa détermination à poursuivre son art malgré les obstacles. Kafka a eu le courage de ne pas se satisfaire de peu et de continuer à explorer les mystères de l’existence humaine à travers son écriture.

Le désir d’écrire et l’après Kafka

Le film illustre probablement la lutte constante de Kafka entre son désir d’écrire et les pressions extérieures, notamment celles de son père ou encore la crise économique et sa santé fragile. Il met en évidence la capacité de Kafka à transformer ses expériences personnelles et ses angoisses en œuvres littéraires universelles, démontrant ainsi son courage artistique et sa volonté inébranlable de s’exprimer à travers l’écriture, même face à l’adversité et à la maladie.

L’après Kafka aurait pu ne jamais exister sans l’intervention de son ami Max Brod. Avant sa mort, Kafka le charge par écrit en tant que son ami et exécuteur testamentaire de détruire tous ses manuscrits. Mais, il ne le fit pas… Bien que le régime mis en place par Hilter détruisit plusieurs carnets et correspondances, il reste encore de nombreux écrits.

« Voici, mon bien cher Max, ma dernière prière : Tout ce qui peut se trouver dans ce que je laisse après moi (c’est-à-dire, dans ma bibliothèque, dans mon armoire, dans mon secrétaire, à la maison et au bureau ou en quelque endroit que ce soit), tout ce que je laisse en fait de carnets, de manuscrits, de lettres, personnelles ou non, etc. doit être brûlé sans restriction et sans être lu, et aussi tous les écrits ou notes que tu possèdes de moi ; d’autres en ont, tu les leur réclameras. S’il y a des lettres qu’on ne veuille pas te rendre, il faudra qu’on s’engage du moins à les brûler. À toi de tout cœur. »

— Franz Kafka

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20 novembre 2024 en salle | 1h 39min | Biopic, Drame, Romance
De Georg Maas, Judith Kaufmann | 
Par Michael Gutmann, Georg Maas
Avec Sabin Tambrea, Henriette Confurius, Daniela Golpashin
Titre original Die Herrlichkeit des Lebens