Vers la fin des vols de nuit à Roissy ?


La question des vols de nuit à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle fait l’objet d’un débat renouvelé avec une proposition de loi déposée récemment par plusieurs députés, dont Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Cette initiative, qui vise à instaurer un couvre-feu entre 23h et 6h du matin, marque une avancée significative dans la lutte contre les nuisances sonores aériennes.

Actuellement, les vols à Roissy sont interrompus seulement entre 1h et 3h du matin, une plage horaire jugée insuffisante par de nombreux riverains et élus locaux. La proposition de loi vise à étendre considérablement cette période de calme nocturne, s’alignant ainsi sur les pratiques d’autres aéroports européens comme celui d’Orly, qui bénéficie d’un couvre-feu depuis 1968.

Cette démarche s’inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes pour la santé des populations vivant à proximité de l’aéroport. Selon une étude citée par l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA), l’exposition au bruit des avions pourrait faire perdre jusqu’à trois années d’espérance de vie en bonne santé aux habitants concernés.

Un couvre-feu demandé

La proposition de couvre-feu étendu répond à une demande de longue date des associations de riverains et des élus locaux. Elle vise à trouver un équilibre entre les impératifs économiques de l’aéroport et la qualité de vie des habitants. Cependant, sa mise en œuvre soulève des questions complexes, notamment en termes d’impact sur l’activité économique de la plateforme aéroportuaire, qui emploie environ 80 000 personnes.

Pour appuyer leur démarche, les élus locaux ont lancé une consultation publique auprès des habitants d’Île-de-France et de l’Oise, prévue du 11 au 24 mars. Cette initiative vise à mobiliser le soutien populaire en faveur de la limitation des vols et de leur interdiction la nuit.

La proposition de loi s’inscrit dans une approche plus large de la gestion des nuisances aériennes, incluant également des mesures telles que le plafonnement annuel du nombre de vols. Elle s’appuie sur le concept d' »approche équilibrée » promu par l’aviation civile, cherchant à concilier activité économique et bien-être des populations.

Si cette proposition aboutit, elle pourrait marquer un tournant majeur dans la gestion des nuisances sonores aéroportuaires en France. Cependant, elle devra surmonter de nombreux obstacles, notamment l’opposition probable des acteurs économiques du secteur aérien. Le débat qui s’annonce à l’Assemblée nationale promet d’être animé, reflétant les enjeux complexes entre développement économique, santé publique et protection de l’environnement.


En savoir plus sur Direct-Actu.fr le blogzine de la culture pop et alternative

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Un commentaire ça aide toujours !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.