India Donaldson nous propose un joli film introspectif, qui parfois rappelle Comme le feu de Philippe Lesage. Good One est une réflexion sur la vie, un retour vers une harmonie et peut-être aussi le désir de mieux communiquer avec les gens qui nous entourent. Pourtant, les choses ne fonctionnent pas, rien n’est figée et nous sommes loin de cet idéal d’harmonie du stone balancing.
La Nature symbole de calme et liberté, mais une prison à ciel ouverte
Malgré l’isolement au cœur de la Nature, celle des Hommes perdurent. Sam incarnée avec brio par LILY COLLIAS, personnifie la femme dans un monde d’hommes. Celle qui est corvéable, devant écouter, prendre sur elle et quand quelqu’un fait une proposition obscène, doit se dire qu’elle a mal compris.
Un film sur la transition et la fin d’un cycle. Sam quitte l’adolescence pour prendre son envol, les deux pères eux se minent dans les cendres de leur vie de couple passée. Vivre dans l’éternelle insatisfaction en ruminant ou suivre le conseil de Sam apprendre à écouter et aussi se mettre à la place des autres. Tout cela n’est pas possible tant que l’écoute ne se fait que par politesse et non par essentialisme.
Un film sur l’émancipation conditionnée à l’absurdité des conventions sociales et patriarcales
Le film parle aussi de ce souhait d’émancipation de la part d’une jeune femme, qui est bloqué dans une forme de cristallisation de la part de son père. Il la voit encore comme une adolescence et nie la féminisation du corps et le fait qu’elle soit une femme.

En analysant de la sorte la situation, on peut comprendre la réaction du père face au comportement de son ami, mais cela n’excuse rien, car dans ce cas, il aurait fait une proposition obscène à une adolescente ? Sam évolue entre une réalité, celle d’un départ pour l’université et un père qui a idéalisé ce moment avec ses enfants, malgré l’absence de son fils qui refusa de participer à cette excursion. La jeune femme est piégée entre l’autorité d’un père, les propositions malsaines du meilleur ami et ce conflit entre l’idéal d’un parent et les tâches ménagères imposée aux femmes.
La situation est absurde et pleine de paradoxe, c’est en cela que Good One arrive à proposer quelque chose de troublant. La vie n’est qu’une succession d’absurdités et de conflits entre nos désirs, les attentes de la société et les non-dits. Et on fait toujours les choses pour le bien commun, même si à la longue cela devient toxique et nuit à l’essentialisme.
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13 novembre 2024 en salle | 1h 30min | Drame
De India Donaldson |
Par India Donaldson
Avec Lily Collias, James LeGros, Danny McCarthy
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2 réflexions sur “Good One, le désir paradoxe et l’illusion de liberté”