La force de ce film est de mettre le spectateur en témoin dans cette chute aux enfers, montrer l’escalade du harcèlement sexuel et comment le principe d’emprise se met en marche.
Une critique de la société des Hommes, où plus ils ont du pouvoir et plus ils pensent avoir tous les droits. On parle aussi de l’emprise et le flou entre l’admiration, ils fascinent et créent une certaine attraction, mais ce n’est pas de l’amour. Progressivement, on sent la culpabilité de la victime, qui réalise avoir fait énormément de choses contre son gré.
Dans le film se manifestent plusieurs strates psychologiques comme le harcèlement sexuel, un pervers narcissique qui va pousser à l’extrême sa victime, de l’abus d’autorité et de confiance. Face à cela, la victime va devoir se reconstruire, redevenir Nevenka, (Soy Nevenka en espagnol). Durant tout le film, le dominant l’appelle par un surnom Quenka, un diminutif pour l’infantiliser et la rendre inférieure.

Un film essentiel sur la première grande affaire en Espagne :
Le film s’inscrit dans le contexte du mouvement #MeToo et de la dénonciation des violences sexuelles, particulièrement dans le milieu politique. Ce long-métrage, inspiré de faits réels, retrace l’histoire de Nevenka Fernández, l’une des premières femmes en Espagne à avoir publiquement dénoncé le harcèlement sexuel dont elle a été victime de la part d’un homme politique puissant, Ismael Alvarez. Le film se déroule à la fin des années 90 et met en lumière le parcours difficile de Nevenka, depuis son élection comme conseillère municipale à 25 ans jusqu’à sa décision de porter plainte contre le maire de Ponferrada.
La réalisation d’un tel projet cinématographique comporte des enjeux importants. Il permet de sensibiliser le public à la réalité du harcèlement sexuel en politique et de montrer les conséquences dévastatrices pour les victimes. De plus, il contribue à briser le silence entourant ces affaires et à encourager d’autres victimes à s’exprimer.
Les acteurs sont incroyables tant du côté de l’actrice incarnant Nevenka que de son bourreau.
Dans le rôle principal de Nevenka Fernández, on retrouve l’actrice Mireia Oriol, tandis qu’Urko Olazabal incarne Ismael Alvarez, le maire accusé de harcèlement. Ricardo Gómez complète la distribution principale dans le rôle de Lucas. Ce casting talentueux donne vie à cette histoire poignante et importante, offrant un témoignage puissant sur les luttes contre les abus de pouvoir et le harcèlement sexuel.
Le cinéma espagnol prouve une fois de plus sa force et sa capacité à créer de l’émotion et proposer des choses contemporaines et audacieuses. Si ce film vous plait, vous pourrez continuer d’en apprendre plus à travers la série documentaire Nevenka Fernández brise le silence.

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6 novembre 2024 en salle | 1h 57min | Biopic, Drame
De Icíar Bollaín |
Par Icíar Bollaín, Isa Campo
Avec Mireia Oriol, Urko Olazabal, Ricardo Gómez
Titre original Soy Nevenka
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Une réflexion sur “L’Affaire Nevenka, Icíar Bollaín met en scène le combat de Nevenka Fernández”