Ce film réveille l’Humanisme qui s’est endormi ou qui n’a jamais pu se mouvoir dans notre conscience. Un appel aux spectateurs à user d’une pensée critique et de ne pas tomber dans le jeu de la peur, le poison que Daesh a voulu faire infuser en occident. La peur de l’autre, la xénophobie sont les outils qui ont mené à chacune des grandes guerres de l’histoire. Mais derrière, il y a toujours une dimension économique et politique.

Le Repli de Joseph Paris est un documentaire qui examine la montée du racisme et la restriction des libertés en France depuis les années 80. Le film suit Yasser, militant des droits humains, et le réalisateur Joseph, qui décortiquent le discours médiatique et politique sur ces questions. Ils confrontent l’actualité aux archives pour comprendre pourquoi les libertés reculent et donnent voix à des perspectives souvent ignorées.

De la haine des étrangers à la banalisation de l’islamophobie

Le film nous mène d’une date rapprochée à notre époque – L’attentat du Bataclan – pour revenir à l’origine de l’islamophobie en France qui serait née durant les manifestations ouvrières de 1970. Pour réduire la sympathie des français et l’esprit de solidarité, on accusa les immigrés d’user de salles de prières durant leur temps de travail, alors que les vraies revendications étaient celles des salaires et des conditions de travail. Mais la France plurielle n’existe pas au sein de cette société, à chacun des conflits est remise en question la nationalité française de certains en créant des sous-citoyens.
On a l’exemple de l’auteur du livre « Indigène de la nation » Sliman Dazi, qui lui-même exprime son ressentiment face à un système dans lequel tout est fait pour lui montrer qu’il n’est pas un « vrai français ». Il y aborde les défis d’une identité « désintégrée », caractéristique de la première génération d’enfants d’immigrés en France.

Le film questionne aussi la notion d’Égalité et de laïcité. Dans les faits, on devrait tous avoir le droit de pratiquer la religion de son choix. Bien souvent, au nom de la laïcité, on finit par nier la liberté d’autrui. Quand quelqu’un réclame le droit de pouvoir pratiquer sa religion, on va rapidement mentionner le terme séparatisme ou communautarisme. Dans les faits, bien souvent, ce sont ceux qui se déclarent non-raciste, qui vont par zèle légitimé le racisme. Nous sommes dans cette zone grise. Et par égoïsme, on ferme les yeux sur l’islamophobie et on en vient à la banaliser. La xénophobie, elle aussi, est courante. Au nom du vivre ensemble, on demande aux étrangers d’accepter la laïcité, tout en niant le principe d’égalité et de liberté, selon lequel tout le monde est libre et sans contrainte de pratiquer la religion de son choix.

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30 octobre 2024 en salle | 1h 33min | Documentaire
De Joseph Paris | 
Par Joseph Paris