Behind every beautiful thing • Le grand retour de Flora Cash | Full Review


Tout le monde a déjà entendu le tube You’re Somebody Else. Bonne nouvelle, le duo Flora Cash fera son grand retour ce 24 octobre !

Le duo revient avec Behind Every Beautiful Thing, leur quatrième album studio, entièrement écrit et produit par leurs soins. Fidèle à leur style, cet opus explore les contrastes de la vie et de l’amour à travers des morceaux à la fois sincères et ironiques, pleins d’espoir et de doute. Djordje Milanovic (violons, alto) et Yoed Nir (violoncelle) venus en renfort, apportent des sonorités orchestrales, enrichissant une ambiance à la fois ancrée et presque mythique, comme dans Dragon et Holy Water. L’album embrasse les imperfections de l’existence, capturant la vulnérabilité humaine dans un mélange de nostalgie et d’introspection, avec des influences allant des tonalités sombres et orchestrales aux rythmes lofi et synthétiques. Un voyage authentique entre tension et lâcher-prise. Un nouvel opus sublime et dans l’air du temps, mais toujours avec ce petit truc en plus propre à ce duo !

01 Should’ve Dressed for the Event
02 just wanna feel you
03 Like No One Could
04 My Ex Would’ve Left By Now
05 Morning Comes
06 Baby I Love You
07 The Night Is Young
08 I’m Tired
09 HOLY WATER
10 Dragon
11 The Builder (För J. Blom)

Should’ve Dressed for the Event ouvre l’album. Le fil de la voix de Cole Randall a quelque chose de presque spirituel, un peu comme une prière. Cette chanson évoque une palette d’émotions complexes, entre nostalgie et résignation. L’évocation d’un amour passé, mêlée à un sentiment de distance et d’inachèvement, crée un mélange d’acceptation et de regret. Les images d’un souvenir flou, avec des références aux couleurs sombres, renforcent un sentiment de mélancolie douce et inévitable.

Malgré un thème récurrent de séparation et d’amour perdu, cette chanson se distingue par son approche poétique et énigmatique. Les paroles, volontairement fragmentées et décalées, rompent avec les structures narratives traditionnelles. La voix danse sur les mélodies et les syllabes (créant souvent des impressions qu’il reste encore quelque chose en suspens). Ce choix confère à cette chanson une originalité dans l’exploration de la douleur relationnelle, marquant un ton introspectif et personnel.

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La seconde chanson parle d’amour, celui qu’on veut vivre au jour le jour, car l’éternité ou le temps nous effraie de peur que notre propre capacité à aimer ou défendre cet amour ne s’épuise.

Just wanna feel you est une chanson d’amour, cette fois-ci portée par la voix de Shpresa Lleshaj. On y exprime des émotions complexes et d’incertitude face à l’amour. On souhaite être avec l’être aimé, tout en sachant que l’éternité est inatteignable. Vous savez pour toujours ou pour longtemps, peut-être cause de stress. La peur de perdre l’autre se mélange à un désir profond de proximité, de toucher l’autre malgré les craintes et les failles émotionnelles. Ce qui ressort de cette chanson, c’est la manière singulière de traiter de l’amour en tant que désir réellement ancré dans notre vouloir, mais que l’éphémère semble venir ronger notre capacité à espérer. La vision mélancolique et sincère apportent toute la force à cette chanson. L’idée de « prendre le temps sans pouvoir le sauver » apporte une perspective unique, mêlant vulnérabilité et résilience. Vivre l’amour quand on l’a sans chercher à prédire demain, n’est-ce pas ici le vrai bonheur ?

Le bonheur, on le cherche ou bien, on cherche l’être qui nous donnera accès au bonheur. Le troisième titre est Like No One Could. Un titre réunissant les deux voix du duo. Cette chanson exprime une lutte émotionnelle face à l’incertitude de l’avenir amoureux. Un peu comme dans le titre précédant, mais cette fois, on s’attarde beaucoup plus à l’attachement profond et la peur que le lien puisse se briser à cause du temps et des changements inévitables. Le sentiment de vulnérabilité se mêle à l’espoir persistant d’un amour durable, unique et inconditionnel. Dans l’un nous voulions vivre l’instant présent, dans l’autre on veut se battre pour faire de cet amour quelque chose de durable.

My Ex Would’ve Left By Now est la surprise de cet album. On a aimé la musicalité et la production. On a un peu d’ironie dans le récit de cette histoire où l’on parle d’une ex, l’ayant quitté pour ses défauts. Mais, sa compagne actuelle est patiente et l’aime pour ce qu’il est. Il exprime beaucoup de regrets pour ses faux pas, on ressent que le héros a conscience de ses échecs dans la relation.

Il avoue sa peur qui le bloque dans son quotidien, l’empêchant d’être heureux et de pleinement s’engager. L’amour qu’il reçoit ne semble pas mérité à ses yeux, nourrissant une profonde culpabilité. C’est rare de trouver une chanson dans laquelle le personnage principal est un homme qui se montre aussi vulnérable.

Morning Comes est l’un des titres le plus Folk Rock de l’album. On a été surpris par les fausses pistes proposée, le départ est quelque chose de très conventionnel, puis arrive la seconde voix, celle de Cole et la chanson part dans une autre dimension et ambiance. On a comme un dialogue sur les regrets et remords. On ressent une peur profonde tout en cherchant à avancer, confrontant la réalité de ses erreurs amoureuses et le besoin de vivre pleinement. Une chanson de rupture avec une forme de mélancolie non passive, mais pleine de rancœur. On ressent toute l’aversion à la situation, la colère face à la solitude et ces adieux compliqués !

Baby I Love You reprend la suite de Morning Comes dans cette manière de produire des titres un peu plus Pop et Rock. On a beaucoup pensé aux titres synchronisés dans How I Met Your Mother, même si dans le fond la production est un peu trop travaillée pour coller à l’univers musical de la série.

La chanson explore un amour profond et inexplicable, où les émotions transcendent les doutes et les questions. (Vous voyez où nous voulions en venir et le pourquoi du lien avec le sitcon ?). Le protagoniste évoque un passé chaotique, cherchant à comprendre sa connexion avec l’autre, tout en affirmant que cet amour n’a pas besoin de raisons pour exister. On est surpris par la répétition du mot mort, qui symbolise une passion intense et presque transcendantale. Plutôt que de se concentrer sur des clichés d’amour, on aborde la complexité des sentiments, exprimant à la fois vulnérabilité et dévotion. Le titre se termine sur un cut brutal, peut-être pour montrer combien certaine chose ne sont pas parfaites et n’ont ps de sens.

La nuit est jeune, tout est encore possible car rien n’est terminé !

The Night Is Young est l’ovni de l’album. La chanson évoque une lutte émotionnelle entre l’amour et la douleur, exprimant un désir de connexion malgré les défis. Le protagoniste, en proie à ses sentiments, cherche à maintenir l’espoir tout en affrontant les réalités de la relation. Les images de la nuit et des bouteilles lancées dans le ciel symbolisent la recherche de liberté et d’évasion. On a beaucoup penser à l’image des bouteilles jetée à la mer, un peu comme pour exprimer l’envie d’envoyer à l’univers ou à quelqu’un un message de détresse.

Même si la chanson parle de l’amour et de la perte. Ici, plutôt que se concentrer sur la mélancolie, elle adopte un ton dynamique et optimiste, incarné par la répétition énergique des refrains et une structure rythmique entraînante. Avec une production très fluide et légère, comme des gouttes de pluies tombant et trouvant un autre chemin pour s’échapper. Cette approche contraste avec de nombreuses chansons similaires, où le désespoir domine, rendant l’œuvre rafraîchissante dans un paysage musical souvent lourd. Ici, on est dans une forme de douceur et de légèreté, car la nuit ne fait que commencer…

I’m tired, ce titre ressemble à la mélancolie de Damien Rice, celle qu’on pouvait savourer en 2006, avec le légendaire Crimes. Comme son titre l’annonce, on parle d’épuisement. Ici, on exprime son amour déçu, ressentant une perte profonde. On se sent fatigué et désillusionné par la relation, cherchant à échapper à cette douleur tout en préservant son désir. Le titre se compose comme une boucle avec des répétitions des mêmes mots, comme pour montrer un cycle infernal et épuisant. On veut en sortir, mais pour cela, cela veut dire rompre et partir !

© Flora-cash-flowers-photo-by-maren-celest-

HOLY WATER est l’une des pépites de cet album. On y retrouve une orchestration dans la puissance du metal et rock symphonique du début des années 2000. On a quelque chose de preste cinematic. La chanson exprime des sentiments profonds liés à la découverte d’un amour considéré comme un don divin. On évoque les leçons apprises et le réconfort trouvé auprès de l’autre.

La connexion est décrite comme transformative, illuminant la vie et suscitant une sensation d’éternité. Malgré les moments de doute, cet amour apparaît comme une source d’espoir et de lumière. La force de cette chanson réside dans les arrangements, l’orchestration et la voix pleine d’émotion de Shpresa Lleshaj.

Dragon est le dixième titre de l’album. Il est déjà comparé à Holy Water comme étant les deux chansons phares de ce nouvel opus. Personnellement, on a vraiment apprécié Holy Water, The Night is Young et My Ex Would’ve Left By Now . Dragon arrive comme une forme de miroir au titre le précédant, avec une force son atmosphère sombre, le narrateur ressent une lutte intérieure intense, se sentant perdu et amoureux tout en étant enchaîné à une réalité difficile. Il compare son état à celui d’un dragon qui a perdu sa flamme, exprimant une douleur profonde et une impression de temps perdu. Malgré la tourmente, il espère trouver un réconfort, souhaitant que la personne aimée soit présente dans ses pensées. Ce mélange de désespoir et d’espoir souligne son désir d’amour et de connexion, la grande thématique liant l’ensemble des titres de l’album.

Peut-être comme pour bien clôturer les choses, le dernier titre ressemble à une BO de film. On ressent le temps qui passe, la mélancolie, la tristesse et le désir. Musicalement, on a beaucoup d’éléments qui rappellent l’univers de Darling Violetta, qui ont composé le générique de la série ANGEL. Dans certains titres plus lents et mélancoliques, on a cet langueur épuisante. Chacune des chanson de cet album sont à l’image de la mélancolie : elles oscillent entre espoir et désespoir, mêlant nostalgie et introspection. Avec des sonorités orchestrales et des influences variées allant du Rock à la Pop. Le duo capture la vulnérabilité humaine et l’authenticité des émotions, offrant un voyage musical riche et nuancé. Chaque titre révèle des luttes intérieures tout en célébrant la beauté des imperfections.

 This review was made possible by SubmitHub


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