Ce dimanche 13 octobre se jouait la première monture du Cabaret surréaliste – Invitation au rêve, écrit et mis en scène par Safia Bouadan, que nous avions présenté et annoncé plus tôt. Un spectacle qui se tenait dans le cadre de la soirée de clôture de la deuxième édition du Festival des Acteurs du Livre du Quatorzième (FAQ 2024), axé sur le surréalisme, en hommage au 100e anniversaire du manisfeste d’André Breton, en partenariat avec Poinçon Paris et la Mairie du 14ᵉ arrondissement.

Un message d’Espoir dans une période trouble

Dans une salle comble, on voit déambuler un comédien habillé à la Jack Sparrow, avec un regard plein de malice et légèrement sévère. C’est Il Diavolo (Emmanuel de Montval), il vit parmi les hommes et incite leurs mauvaises envies et vils désirs à prendre le pas sur la raison. Durant ce spectacle parsemé de combats, de Chant et de Danse, on découvre un affrontement pour l’Humanité, afin de sauver l’espoir et l’amour.

Ce combat est à l’image de celui qui s’opère inconsciemment dans nos cœurs depuis des années ; les images sombres de l’actualité finissent par ternir notre propre capacité à espérer et à continuer à croire en un monde meilleur.

Pour lutter contre le Mal, il est important de savoir exprimer ses sentiments, un peu comme le font si bien les Poètes et les Artistes. Ici, l’Art noble, celui éclairant les consciences, est personnifié en Armando interprété avec brio par Patrick Hamel. Durant ce périple pour le Bien, il rencontrera une Muse, nommée Artea interprétée par Pascale Di. Nous avons également Atlantea La Luna sa sœur céleste incarnée par Safia Bouadan, accompagnée par plusieurs personnages comme la danseuse, personnifiée par la gracieuse Marilyne Giorno, le Chat lettré et amoureux d’Égypte malicieusement figuré par Roman V. Sanchez. Nous avons aussi la présence de trois artistes d’exceptions : la Flutiste Maha Garranah et deux chanteuses au chœur Raphaëlle G et Anodd. Le petit intermède sur une chanson en anglais durant le spectacle était l’une des belles surprises accompagnant la prestation endiablée d’Emmanuel de Montval. Il incarne le Mal, celui qui est séduisant et repoussant à la fois.

Mais pourquoi est-il si méchant ?

Si le spectacle est une bouffée généreuse pour nous appeler à rêver et à continuer à se battre pour l’harmonie et la paix, il y a aussi une belle leçon sur notre manière de juger les autres. L’autrice a donné une explication à la cruauté d’Il Diavolo, en effet comme dans beaucoup d’histoires et mythes fondateurs, le Mal absolu ne l’est jamais par essence. C’est bien souvent une blessure et un sentiment de rejet qui provoque ce comportement. En se sentant seules, rejetées, ces personnes vont en vouloir à la terre entière, faire de mauvaises actions pour exister aux yeux des autres et extérioriser leur propre démon par le mal.

Ce spectacle apporte un début de réponse à l’éternelle question de l’origine du Mal, tout en appelant aussi les spectateurs à ne jamais cesser de croire en leur rêve, en la création, en la bonté, la joie, l’espoir et l’amour. Cela semble futile, inutile, mais ce sont nos plus belles richesses dans un monde en perpétuelle incertitude de demain.

L’histoire :
Voyageant dans les Cieux, Atlantea La Luna se lamente de la perte du rêve chez les humains. Elle tente de leur insuffler l’Esprit de la Création sans succès. Née pour perturber l’Humanité, une créature nommée Il Diavolo s’est infiltrée au fil des années sur la Terre semant le désordre dans les mots et dans l’existence humaine.
Insufflant un langage imaginaire aux oreilles des humains, ceux-ci s’égarent et délaissent la Nature inspiratrice, livrée ainsi aux hommes portés par l’Esprit d’Il Diavolo.
Envoyées en mission pour éviter la mort et la destruction et accompagnées de leur Chat Isisien au pouvoir hypnotique, Atlantea La Luna et sa soeur Artea veillent sur le poète Armando.

Plus d’infos sur notre premier article et sur la page création de l’association L’Onde Bleue