Flow de Gints Zilbalodis est le film d’animation de cette fin d’année. Nous sommes subjugués par l’animation, les paysages et la force de ce film sans aucun dialogue. Un déluge et quatre animaux qui vont unir leurs forces malgré leurs différences et la logique de la Nature.
L’animation est splendide, surtout celle des décors. Cependant, la texture de la fourrure est un peu compliquée à apprécier. En effet, les moments de pénombre et ceux en pleine lumière ont un rendu trop différent, créant un grand écart entre la qualité des paysages et ce choix esthétique d’une fourrure jouant autant la carte du relief. À trop le chercher, on en arrive à créer une démarcation trop brute entre le sujet et le décor.
Ce qui est appréciable cependant, c’est le choix de mettre en scène des animaux, de vrais animaux muets. Ils doivent collaborer pour leur survie et on comprend que ce n’est pas de l’amitié, mais la situation qui les mène à collaborer.

Flow, le déluge et des animaux muets, mais qui en disent beaucoup
Gints Zilbalodis, le réalisateur, fait le choix de mettre en scène des animaux muets et authentiques constitue un élément narratif central et novateur. Cette décision artistique permet d’explorer de manière subtile et nuancée les dynamiques de groupe et la nécessité de collaboration en situation de crise.
Le film présente un groupe d’animaux disparates forcés de cohabiter sur un bateau après une inondation catastrophique. L’absence de dialogue verbal oblige le réalisateur à communiquer les émotions et les interactions uniquement par le biais des actions et des comportements des animaux. Cette approche visuelle pure renforce l’immersion du spectateur et confère au film une dimension presque documentaire.
La collaboration entre les animaux n’est pas motivée par l’amitié ou l’affection, mais par l’instinct de survie face à l’adversité. Cette dynamique reflète de manière réaliste les comportements animaux en situation de stress, tout en servant de métaphore puissante pour les relations humaines en temps de crise.
Le personnage principal, un chat solitaire, incarne la résistance initiale à cette coopération forcée. Son évolution au fil du récit, passant de la méfiance à l’acceptation de l’entraide, constitue l’arc narratif central du film. Cette progression souligne l’idée que la collaboration, même contrainte, peut mener à des liens significatifs et à une croissance personnelle.
En choisissant de représenter des animaux sans les anthropomorphiser excessivement, le réalisateur parvient à créer une allégorie universelle sur l’interdépendance et l’adaptation. Cette approche permet au film d’aborder des thèmes complexes de manière accessible et visuellement captivante, tout en évitant les pièges du sentimentalisme excessif.

Pourquoi le déluge ?
Le réalisateur a choisi de faire des animaux muets pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il préfère raconter ses histoires visuellement, sans dialogue. De plus, l’absence de paroles renforce l’immersion du spectateur dans l’expérience des protagonistes animaux. Il souhaitait créer une atmosphère proche d’un documentaire, où le spectateur peut ressentir les éléments naturels comme le vent ou les vagues menaçantes.
L’idée du déluge dans le film n’est pas directement inspirée de l’Arche de Noé, bien que le parallèle soit évident. Le réalisateur a choisi l’inondation, car c’est un phénomène qui suscite quelque chose de primitif dans notre imaginaire depuis l’enfance. L’eau permet d’explorer différentes facettes, à la fois menaçante et belle, ce qui offre une richesse visuelle et émotionnelle au film.
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30 octobre 2024 en salle | 1h 25min | Animation
De Gints Zilbalodis |
Par Gints Zilbalodis, Matīss Kaža
Titre original Flow
Photo © UFO Distribution
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2 réflexions sur “Flow – le chat qui n’avait plus peur de l’eau | le film d’animation de cette fin d’année !”