Tous les cris et S.O.S. avec Sauvages de Claude Barras retrouve tout son sens. Le film est fort et intense par la violence de son si beau sujet. « Cette planète ne nous appartient pas, on l’emprunte à nos enfants ». Cette œuvre permet de remettre au clair les idées, si on la détruit, on vole l’avenir de nos enfants, de ceux qui seront après nous.

Sauvages ou un retour à l’essentiel
À travers Sauvages, on a un retour à l’essentiel et l’importance vitale de ne pas détruire cette planète et de garantir encore un peu de cette essence sauvage et non dénaturée. Peut-être qu’à force de vouloir toujours plus, on va finir par ne plus comprendre l’importance d’un monde sans technicité destructrice.
Il y a quelques années, deux groupes ont sorti des chansons très sombres et pourtant si vraies. Respire pour Mickey 3D et Rien pour les Cowboys Fringuants. Sauvages fait écho à ce monde en voie d’implosion, les saisons sont déréglées et les algues, coraux se meurent.
Autour du film – Un projet ambitieux et engagé
Un film d’animation engagé qui aborde des thématiques environnementales et sociales cruciales. Le réalisateur utilise le médium du cinéma d’animation pour sensibiliser le public, en particulier les familles, à l’enjeu de la déforestation en Asie du Sud-Est.
Il met en scène l’histoire de Kéria, une jeune fille qui découvre la réalité de la destruction de la forêt tropicale de Bornéo. À travers ce récit, le réalisateur aborde des sujets complexes tels que la préservation de l’environnement, les droits des peuples autochtones et les conséquences de la surconsommation occidentale.
Le réalisateur prend le risque de traiter ces sujets sérieux dans un film d’animation destiné aux enfants, tout en maintenant un équilibre entre divertissement et message. Il s’efforce de rendre ces idées profondes et ces réalités complexes accessibles au jeune public.
Le choix de la stop-motion
Claude Barras opte pour la technique de la stop motion, une décision qui représente en soi une prise de risque en termes de production. Cette méthode d’animation, longue et complexe, nécessite 10 mois de tournage et une logistique importante. Cette technique devient comme une « forme de résistance au monde de la virtualité et des ordinateurs ». Tout en lui permettant de créer un univers tangible et incarné, offrant une expérience cinématographique unique qui renforce l’impact du message du film.

Le film conserve beaucoup de l’esthétique des précédant et sonne un peu comme une forme de testament de l’insouciance. Le tout avec une grande part personnelle. Bien que l’intrigue se déroule à Bornéo, le réalisateur s’inspire de ses souvenirs d’enfance en Suisse, où ses grands-parents lui racontaient des récits sur la vie autarcique dans les Alpes, marquée par les cycles des saisons et l’entraide villageoise.
Ce lien personnel enrichit l’authenticité du film. Le choix musical de Tous les cris les S.O.S. de Daniel Balavoine, qui clôture le long-métrage, est également empreint de souvenirs. Cette chanson lui est chère et aussi à sa sœur. Elle rappelle son enfance, et il l’a redécouverte lors d’une fête après la projection de Ma vie de Courgette, un moment de grande émotion. Le morceau, avec son mélange de désespoir et d’espoir, correspond parfaitement au ton de Sauvages et résonne encore aujourd’hui auprès des jeunes générations, ce qui a confirmé son choix de l’intégrer à la bande-son finale. On ressort comme transcendé par ces mots, des mots ayant encore un grand écho dans nos esprits, car une bouteille vide jetée à la mer donnera quoi ?
En combinant un sujet engagé avec une technique d’animation exigeante, Sauvages de Claude Barras se positionne comme une œuvre ambitieuse qui cherche à éduquer et à inspirer son public tout en offrant une expérience cinématographique de qualité.
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16 octobre 2024 en salle | 1h 27min | Animation
De Claude Barras |
Par Catherine Paillé, Claude Barras
Avec Babette De Coster, Martin Verset, Laetitia Dosch
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Très bel article!
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