Le film dévoile avec justesse l’éternelle quête d’équilibre des bi-nationaux ne pouvant vivre pleinement leur identité double. Pouvoir faire résonner toutes les parts de son être est compliqué et le film d’Hassan Guerrar arrive à saisir et à exprimer profondément ce mal-être invisible de ces êtres esseulés. On ne choisit pas ses origines, mais parfois le récit de nos vies nous emporte dans un oubli de notre propre histoire et culture.

Sliman signe la chanson du générique, emportant le spectateur dans une envolée et une envie d’encore, de voir courir Malek dans les rues de Barbès, Little Algérie. Sofiane Zermani incarne cet homme ordinaire et pourtant pluriel, car il porte sur ses épaules le poids du passé et cette quête identitaire pipée dès le départ. Un homme sans racine qui doit apprendre à se reconnecter avec sa Culture durant un ramadan particulier en pleine pandémie de la Covid-19.
Des êtres pluriels devant sans cesse vivre entre deux eaux :
Bi-nationalité – Être pluriel qui ne permet de n’être jamais assez. Ceux vivant cela ont ce sentiment de ne jamais être assez français, jamais assez Turc, Algérien, Marocain. Devant sans cesse se justifier auprès des deux pans de leur existence.
Pourtant, jouir de deux cultures en coexistence devrait être un plus, un honneur. Quand on doit répondre à ses origines, il y a toujours la question «Tu te sens plus français ou magrébin ? », dans l’esprit des gens, il y a nécessairement un choix à faire, celui de garder qu’une partie de son identité.
Une vie d’errance et de recherche d’un tout qui n’est jamais réellement comblé, devenir un être en parfait alignement veut dire accepter son passé, son histoire et celle de sa famille. Barbès, Little Algérie, c’est un retour au pays, un retour vers un peu du pays que le protagoniste avait fui. La période de la pandémie a ouvert les yeux sur le sens de la vie, peut-être aussi redonner un souffle à la quête de soi de nombreux binationaux.
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16 octobre 2024 en salle | 1h 33min | Comédie dramatique
De Hassan Guerrar |
Par Hassan Guerrar, Rachid Benzine
Avec Sofiane Zermani, Khalil Gharbia, Khaled Benaissa
Si vous aimez ce sujet, découvrez le témoignage de Sarah Layssac au micro de Zid Kess sur l’acceptation et l’apprentissage.
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3 réflexions sur “Barbès, Little Algérie – quand binationaux riment avec choix.”