Le film Pas un mot de Hanna Slak explore avec finesse les conséquences dévastatrices des secrets et des non-dits sur l’équilibre d’une relation familiale. L’intrigue se concentre sur Nina, une cheffe d’orchestre, et son fils adolescent Lars, qui se retrouvent confrontés à une crise relationnelle suite à un mystérieux accident à l’école. Le titre du film est révélateur : les personnages semblent incapables de communiquer leurs émotions, créant ainsi un fossé grandissant entre eux. Cette incapacité à s’exprimer est symbolisée par le décor austère et froid de leur maison, puis par le paysage breton inhospitalier où ils tentent de renouer leurs liens. Le silence oppressant qui règne entre mère et fils devient presque palpable, illustrant comment le manque de communication peut éroder même les relations les plus proches.

Comment un secret et les non-dits entravent à l’équilibre d’une relation. Savoir trouver les mots ou les gestes pour crever l’abcès peut devenir vital.

Face à cette impasse émotionnelle, le film souligne l’importance cruciale de trouver les mots ou les gestes pour crever l’abcès. La réalisatrice met en lumière les subtiles tentatives de rapprochement, qu’elles soient verbales ou non, comme l’utilisation d’un drone pour communiquer ou les regards chargés d’émotions. La réalisatrice passe au microscope les dynamiques de la famille moderne, en particulier lors d’une période de crise.

À travers le personnage de Nina, interprété avec nuance par Maren Eggert, le film montre comment le rôle de parent peut parfois entrer en conflit avec les aspirations personnelles, compliquant davantage la communication. Ce film nous rappelle la difficulté à trouver les mots justes et avoir les bons gestes dans les moments les plus difficiles. Combien cela peut devenir vital pour préserver l’équilibre familial et surmonter les obstacles qui menacent de déchirer les liens les plus précieux.

Un casting surprenant avec Mehdi Nebbou

Dans ce film, le casting est essentiel pour transmettre la complexité des relations familiales. Maren Eggert incarne Nina, une cheffe d’orchestre dont la vie est bouleversée par un incident traumatisant impliquant son fils. Maren Eggert apporte une profondeur émotionnelle au personnage, illustrant la lutte intérieure de Nina entre ses ambitions professionnelles et ses responsabilités parentales. Le rôle de Lars, son fils adolescent, est joué par Jona Levin Nicolai, qui réussit à capturer le tourment et la rébellion typiques de l’adolescence, accentuant ainsi le fossé qui se creuse entre lui et sa mère.

Enfin, Mehdi Nebbou interprète le père, dont l’absence physique et émotionnelle pèse lourdement sur la dynamique familiale. Son personnage, bien que moins présent, symbolise les non-dits et les secrets qui entravent la communication entre les membres de la famille. Ensemble, ces acteurs créent une atmosphère tendue et poignante qui met en lumière les défis de l’expression émotionnelle et les conséquences des non-dits au sein des relations familiales.

En quelques mots : Hanna Slak avec Pas un mot offre un film contemplatif où le public se perd dans le bruit des vagues. Les paysages sont magnifiques tout en contrebalançant avec le vacarme de la ville. La réalisatrice arrive à filmer de manière poétique l’immensité du paysage, de la mer. Cette qualité photographique arrive à noyer le cœur du sujet, la fuite d’une mère et son fils à bout de souffle. La communication est totalement coupée et ce moment loin du stress du quotidien apporte un peu de baume à leur relation.

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9 octobre 2024 en salle | 1h 27min | Drame
De Hanna Slak | 
Par Hanna Slak
Avec Maren Eggert, Maryam Zaree, Marko Mandić
Titre original Kein Wort