Un EP d’une puissance incroyable entre maitrise et douceur émotionnelle. On a été surpris par cette voix et ces mélodies, chacune d’elles emportent l’auditeur dans une aventure d’images et de tableaux flamboyants.

SYNNX, Atlas Of Heart – un voyage dans les méandres de l’âme.

SYNNX est un duo atypique. Composé de Lynx (chanteuse) et Nova (pianiste), elle se sont rencontrées à Berklee à Valence en septembre 2023, lors de leur Master en Performance Contemporaine. Leur premier EP, écrit, arrangé, enregistré, produit, mixé et masterisé en un an, marque le début de leur carrière d’artistes indépendantes sous le label Stillwaters Records. On a été impressionné par la puissance de ce disque, la force de proposition musicale évoluant entre le classique et la musique expérimentale. Elles insèrent des notes plus Pop et Rock, offrant une éclosion émotionnelle intense et sans pareille !

On commence l’EP par la chanson Atlas of Heart. Elle évoque une quête intérieure et personnelle, où l' »atlas » représente une carte des émotions et des choix de vie que l’on suit avec le cœur. Ce titre symbolise le voyage émotionnel et spirituel que l’on entreprend pour trouver un sens à notre existence. L' »atlas » devient ainsi une métaphore de l’âme qui explore divers chemins et univers, en quête de direction et de vérité. Souvent on symbolise la recherche par une boussole, ici l’Atlas permet d’inscrire différemment cette quête existentielle dans une démarche plus concrète. La boussole permet de s’orienter, mais la carte offre un chemin ou une représentation concrète du monde, d’une organisation.

Les thèmes centraux de la chanson sont la recherche de soi, le désir d’épanouissement, et la puissance de l’amour. Les paroles, empreintes de mélancolie et de réflexion, expriment un sentiment de désorientation face aux choix de vie et à la pression de se conformer.

Quant à l’insertion de l’opéra chinois apporte une touche d’intemporalité, renforçant l’idée d’un dialogue entre passé et présent. L’amour apparaît comme la force motrice qui guide le cœur, rappelant que, malgré les incertitudes, c’est l’amour qui façonne notre voyage. Cette partie additionnelle sans la vidéo nous a beaucoup perturbé, mais avec l’ajout du clip, on y trouve un sens logique et très poétique !

Hypnagogia – le pont entre l’éveil et le sommeil

La suite du voyage se fait avec la chanson Hypnagogia, qui tire son titre d’un terme qui désigne l’état de conscience situé entre l’éveil et le sommeil. C’est un moment de transition, un entre-deux où la réalité et l’imaginaire se mélangent. Dans le contexte de la chanson, cet état représente un passage, un lien entre deux mondes : le rêve et la réalité. En se documentant sur le processus de construction de l’Ep, on découvre que ce terme est utilisé en tant qu’étape intermédiaire, un pont sonore entre les émotions épiques et l’introspection plus profonde de l’EP.

Les thèmes de la chanson sont empreints de rêverie et d’évasion. Les images évoquées, comme le « ciel de coton » ou le « bleu céruléen, » transmettent un sentiment de douceur et de flottement. On ressent un mélange d’émerveillement et d’incertitude à travers les questions répétitives « How can I? » et « How should I? ». Cela reflète un questionnement intérieur, une introspection sur l’existence, où l’on cherche à saisir un sens dans un monde flou et changeant.

On a beaucoup aimé la légèreté du mixage. On se laisse emporter et glisser lentement entre les différents éléments aux dimensions très liquides, très aériennes. Le titre est très bref, mais suffit à nous laisser aller.

Spinning Ring, 3e arrêt de ce voyage

Peut-être la chanson la plus pop de cet EP, l’artiste avoue qu’il est son préféré. Et en écoutant bien, on aime la partie un peu Michel Legrand qu’on peut entendre dans ces arrangements généreux, même si en grattant bien, on entendrait presque OASIS dans l’introduction.

Le titre évoque l’idée d’un cycle sans fin, une roue qui tourne en permanence. Cela suggère un sentiment d’inévitabilité et de répétition, comme si la vie était un cercle que l’on traverse sans vraiment en maîtriser le mouvement. L’expression Spinning Ring repose sur l’addition des mots « spinning » (tourner), qui reflète un état de confusion ou de perte de contrôle, avec le mot « ring » (anneau) symbolisant l’emprisonnement ou l’infini, accentuant l’idée d’un parcours sans échappatoire.

La chanson explore des thèmes profonds comme la recherche de sens, le doute, et la lutte contre les attentes. L’auteur exprime des sentiments d’impuissance, de désillusion et de questionnement personnel, reflétés par des images de chute (« bottom of the pit ») et de désorientation. On ressent une dualité entre espoir et désespoir, les émotions oscillant entre le désir de trouver sa voie et la peur de se perdre. « Spinning Ring » capte parfaitement l’essence d’une lutte intérieure.

En quelques mots, cette chanson rappelle que nous ne sommes pas des machines. Nos sentiments ne sont pas toujours logiques et parfois, on est dans un paradoxe de nos idéaux et de notre cœur. Le chemin le plus long est de savoir ce que l’on veut réellement. C’est peut-être là l’utilité d’une carte, d’un atlas ou d’une boussole ?!

Trade, le titre le plus rock de l’EP

Le titre signifie « échange » ou « troquer » en anglais, reflétant la manière dont l’artiste aborde les sacrifices que l’on fait pour obtenir ce que l’on pense désirer. La chanson souligne comment on échange des aspects essentiels de soi-même, comme sa santé, son identité ou ses croyances, pour des gains matériels ou sociaux. Cela met en lumière la quête incessante de satisfaction et de validation dans une société dominée par l’argent et l’image, où l’on troque ce qui est précieux pour ce qui semble nécessaire.

On a trouvé que cette chanson n’est pas la plus efficace de l’EP, du moins l’aspect très Rock ne colle pas avec la voix. C’est vraiment dommage car la chanson en elle-même est profonde dans sa manière de traiter les thématiques de la perte de soi, de l’avidité et la recherche d’un sens à notre vie.

L’émotion dominante est un mélange de désespoir et de frustration, renforcé par les répétitions frénétiques du mot « TRADE », qui accentuent le sentiment d’un cycle sans fin. L’artiste met en avant la vanité des échanges, suggérant que malgré tous les sacrifices, il ne reste qu’un vide insatiable.

Spaceship – Terminus, tout le monde descend

Spaceship cloture ce voyage. Un prélude se place entre la piste 4 et 6. On a été touché par la force de cette conclusion. On a pensé à la bande originale de la série Angel, dont le générique composé et interprété par Darling Violetta est un mélange de Rock, de Pop et de Classique.

Ici, ce titre symbolise la quête d’évasion et de libération de l’artiste. Le vaisseau spatial représente le désir de s’échapper d’une réalité pesante, comme un moyen de fuir les contraintes de la vie. Le protagoniste aspire à trouver un lieu où il pourrait se sentir libre et échapper à la gravité qui l’entraîne vers le bas. Cette métaphore d’un voyage spatial évoque l’idée d’un chemin vers l’inconnu, d’une recherche de sens et de direction.

On a beaucoup aimé l’orchestration de la chanson faisant penser à une grande odyssée. Un long voyage dans le monde de la confusion, la quête de soi et la lutte contre les forces extérieures qui nous contrôlent. Les paroles reflètent des sentiments d’errance et de perte de repères, accompagnés d’une volonté de s’en sortir. Un voyage à base d’espoir mêlé à la souffrance. Un peu comme ces marins qui n’ont pas vu la terre pendant des semaines, mais qui chaque jour l’espère un peu !

Pourquoi on a aimé cet EP ?
Il explore la quête de sens à travers des thèmes comme l’amour, le rêve et l’existentialisme. Alliant opéra chinois et occidental, il aborde la lutte intérieure, le contrôle face à la tentation, et l’exploration des dualités culturelles. On a vraiment l’impression de vivre un voyage onirique, mêlant traditions et modernité, célébrant l’amour et l’identité. Un projet à écouter avec un casque pour profiter au mieux du mixage et de la réalisation sublime !

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