On a vu pour vous Rue du conservatoire, le film de VALERIE DONZELLI


Une leçon sur la société et la foi du théâtre. On découvre qui nous sommes sur scène en jouant des personnages, en montrant une facette cachée.

Le théâtre et le cinéma, des histoires de parcours, de hasard et beaucoup de passion.

Ce qui est intéressant, c’est la mise en parallèle de la conception du théâtre et du cinéma, ce rapport à l’existence. Une existence qui n’a pas réellement de forme stable et concrète. Des métiers par intermittence et aussi plusieurs parcours possibles. La réalisatrice VALERIE DONZELLI est l’exemple même ; elle rate le concours du conservatoire en 1996, mais se retrouve quelques années plus tard à faire une master class sur la direction d’acteur au cinéma, dans ce même lieu qui l’avait pourtant repoussé.

Le cinéma et le théâtre ont quelque chose en commun, c’est cette envie d’existence. L’un est la vie, un art vivant qui disparait quand le rideau tombe, et l’autre cherche l’immortalité pour fuir l’oubli.

On veut l’immortalité, mais parfois, il faut savoir quitter la lumière pour devenir le cerveau. Clémence, élève en dernière année de conservatoire, et la réalisatrice ont découvert que l’art de s’oublier est la clé pour offrir au monde quelque chose de différent. À travers la mise en scène, la réalisation ou l’écriture, elles atteignent ainsi une forme d’immortalité.

Quand quitter la lumière

L’art de savoir s’oublier pour offrir quelque chose de différent au monde, que ce soit à travers la mise en scène, la réalisation ou l’écriture, demande un profond lâcher-prise de soi-même. Il ne s’agit plus de briller en tant qu’individu, mais de sublimer l’histoire, les personnages, ou la vision que l’on souhaite transmettre. Valérie Donzelli en est un exemple frappant : après avoir échoué au conservatoire, elle n’imaginait pas un jour y revenir en tant que cinéaste. Pourtant, en prenant du recul, en abandonnant ses aspirations initiales de comédienne pour se tourner vers la réalisation, elle a trouvé une nouvelle manière de s’exprimer, non plus à travers sa propre présence, mais en donnant vie à d’autres.

Cette capacité à se retirer pour mieux mettre en lumière les autres se manifeste également dans la relation entre Valérie et Clémence, jeune réalisatrice/metteuse en scène en devenir. En passant en coulisses, Clémence, elle aussi, accepte de ne plus être au centre de l’attention, choisissant de regarder plutôt que d’être regardée. Cet acte symbolise ce qu’il y a de plus puissant dans l’art : la transmission, la capacité à capturer des émotions, des moments et des histoires qui, grâce au cinéma, perdureront à jamais, offrant ainsi au monde quelque chose de différent et d’immortel.

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Note : 3 sur 5.

18 septembre 2024 en salle | Documentaire
De Valérie Donzelli | 
Par Valérie Donzelli


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