Zénithal faussement stupide, drôlement vrai !


C’est drôle, faussement premier degré si on décortique chaque vanne, qui s’inscrit aussi bien dans un tout générationnel que socioculturel.
Le film qui n’a pas peur d’avoir les couilles, d’assumer son côté décalé. Il prend des situations et va les pousser jusqu’à devenir improbable, voire grossière.

L’histoire raconte la quête de Francis et Sonia, un couple voulant sortir du génital pour aller vers le zénithal. Un défi pour sauver leur relation de dix ans. Puis brusquement débarque Ti-Kong, une star de cinéma de Kung Fu et de film pornographique, voulant restaurer l’harmonie entre les sexes à travers une philosophie de vie.

Entre nostalgie et réactualisation de la place des Hommes dans la société actuelle :

Le long métrage Zénithal est né d’un processus créatif ancré dans la culture pop et l’expérience générationnelle de son réalisateur, Jean-Baptiste Saurel, né dans les années 80.

Le film trouve ses racines dans le court-métrage culte La Bifle, sorti en 2012. Ce film initial était inspiré par ses propres complexes d’adolescent et servait d’exutoire à ses inhibitions de jeunesse. Dix ans plus tard, il a décidé de développer cette histoire en long métrage, reflétant l’évolution de sa réflexion sur la masculinité et les relations hommes-femmes.

Zénithal parodie les stéréotypes de la masculinité à travers une comédie burlesque abordant des thèmes sérieux avec humour. À travers la mise en scène de la crise existentielle de Francis devant surmonter plusieurs défis liés à sa virilité et ses relations.

La parodie s’exprime par l’exagération comique, notamment avec des scènes absurdes comme celle de la piñata en forme de clitoris. Le jeu d’acteur au premier degré renforce l’effet parodique en créant un contraste entre le sérieux des personnages et le ridicule de leurs actions. C’est comme cela que le récit et le réalisateur vont déconstruire les représentations de la société, du sexe, des Femmes et aussi de la virilité souvent représentée par un phallus nécessairement imposant.

Le film déconstruit les fantasmes masculins et critique la masculinité toxique à travers le personnage antagoniste de Michel, une caricature d’incel frustré et puéril. Le film explore la redéfinition des rapports hommes-femmes dans la société contemporaine, invitant à une réflexion sur l’ignorance masculine, la remise en question des comportements, et la nécessité d’un dialogue ouvert dans le couple. Il vise ainsi à une réconciliation entre les sexes et à l’atteinte d’une masculinité plus équilibrée.

Influences cinématographiques

Jean-Baptiste Saurel puise son inspiration dans un large éventail de références pop culture. Comme le cinéma américain : Tarantino pour ses dialogues, les comédies romantiques produites par Judd Apatow, et les films d’Adam McKay et Will Ferrell. Le Cinéma asiatique comme celui de Tsui Hark et Stephen Chow pour les scènes d’action. Sans oublier le cinéma de genre, on retrouve John Carpenter pour l’aspect horrifique, Robert Rodriguez pour l’esprit série B.

Tout en ayant une certaine approche créative. Il a adopté une approche multifacette pour donner vie à Zénithal. Déjà sur la part de l’écriture en collaboration avec une co-scénariste, Elodie Wallace, pour apporter un point de vue féminin. Quant au casting, avec la reprise des acteurs du court-métrage original et choix de nouveaux talents comme Xavier Lacaille.

On notera un travail sur la direction d’acteurs, qui met l’accent mis sur le jeu au premier degré pour rendre crédible l’univers décalé du film. Et aussi un travail sur l’esthétique visuelle, par un travail approfondi sur la photographie avec le chef opérateur Yann Maritaud pour créer une ambiance stylisée.
Thématiques générationnelles

Zénithal aborde des sujets qui résonnent particulièrement avec la génération du réalisateur. Comme la redéfinition de la masculinité à l’ère post-#MeToo à travers les questionnements sur la sexualité et le couple. Peut-on être plus que deux locataires couchants ensemble ? Le film cherche tant bien que mal à mener une déconstruction des stéréotypes de genre. En somme, Zénithal représente une fusion entre l’héritage culturel des années 80-90 et les préoccupations contemporaines, le tout enrobé dans une comédie romantique audacieuse et réflexive.

Notre avis, si vous n’êtes toujours pas convaincu !
Ce film est un bon moment de détente et d’une tranche d’humour sans prise de tête, sauf des prises de bites. On saluera le casting et le jeu du binôme Franc Bruneau et Vanessa Guide. Ils jouent deux antipodes complémentaires tant les opposés s’attirent. Entre série B et éloge à la Culture Pop des années 80-90, Zénithal est le film à voir pour retrouver la nostalgie d’une adolescence perdu entre deux VHS de Bruce Lee et un hors séries du Club Dorothée.

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Note : 4.5 sur 5.

21 août 2024 en salle | 1h 20min | Comédie
De Jean-Baptiste Saurel | 
Par Jean-Baptiste Saurel, Elodie Wallace
Avec Vanessa Guide, Franc Bruneau, Cyril Gueï


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