Sandy est un homme exceptionnel, le dernier à utiliser une charrette tirée par des taureaux dans la production de la canne à sucre sur l’île de la Réunion. Son savoir-faire et sa maîtrise de soi sont admirables lorsqu’il communique avec ces majestueux animaux pesant entre 800 et 900 Kg, capables de tirer jusqu’à 3 tonnes.

Dans cette activité traditionnelle, certains agriculteurs utilisaient des bœufs tandis que d’autres faisaient appel à des taureaux. Les plus faibles étaient castrés, devenant ainsi des bœufs, tandis que les plus puissants et efficaces étaient laissés intacts, représentés par les taureaux. Cette méthode de travail est communément appelée « la charrette à bœufs » dans le langage courant de l’île.

Sandy est le dernier à perpétuer cette méthode ancestrale, faisant ainsi partie intégrante du patrimoine de l’île. Son lien étroit avec les taureaux lui permet d’accomplir un travail exceptionnel. Grâce à sa maîtrise de soi, il est capable de communiquer avec ces animaux imposants, de les guider et de les diriger avec précision dans les champs de canne à sucre. Chacune de ses bêtes possèdent ses propres mots, ainsi il peut donner des ordres et des consignes à l’une d’elle sans un autre.

Au-delà de son savoir-faire, Sandy incarne également le gardien du langage technique de cette pratique. C’est lui qui a contribué à construire le créole insulaire, en utilisant des termes spécifiques pour décrire les mouvements, les commandes et la conduite de la charrette. Son expertise et son héritage sont précieux, préservant ainsi une partie importante de l’histoire de l’île et de la culture réunionnaise.

Sandy, avec sa charrette tirée par des taureaux, est un symbole vivant du lien profond entre l’homme et la nature, de la persévérance et du respect des traditions. Son travail acharné et sa passion sont une source d’inspiration pour les générations futures, qui pourront ainsi perpétuer cette pratique unique et préserver le riche héritage de l’île de la Réunion.

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