On est surpris par ce film, qui malgré un démarrage très lent se lance dans une course poursuite dans un monde où un mal étrange contamine les habitants l’un après l’autre. Est-ce le diable ? Une hystérie collective ? Demián Rugna revisite le genre et nous surprend tant par la manière de faire et de mettre en scène. Un style affirmé et percutant, on se laisse séduire par la photographie et cette manière de nous mener au plus près de l’action, comme si nous faisions partie du groupe dans cette course contre-la-montre.

Ancré dans le réel de référence de ses personnages, Demián Rugna dévie des sentiers battus du cinéma d’horreur conventionnel. Il est pourtant compliqué de réinventer le genre du film sur la possession démoniaque.

Ici, la singularité est de plonger le spectateur dans un univers où l’horreur se mêle à la vie quotidienne. Nous ne voyons pas ce glissement vers le paranormal et l’étrange, il est là et semble comme normalisé. Le réalisateur au contraire confronte ses personnages à des situations dérangeantes, sans recourir aux clichés usuels. Brisant ainsi la trame classique des films de possession, optant pour un récit où le mal traque les protagonistes à travers une région dévastée, créant ainsi un road-movie horrifique.

Aussi surprenant qu’il soit, malgré un ton très sombre et sérieux, nous avons également quelques répliques usant d’humour noir, offrant des moments de répit ironiques au milieu de l’horreur implacable. Cette dualité entre l’effroi et le rire maintient une tension constante tout au long du film. Et il en faut bien de ces moments de pause, car la brutalité sans concession des scènes impliquant des enfants, envient à choquer et à défier les normes habituelles de l’horreur.

Bienvenue dans l’univers sombre et captivant d’un cinéaste déterminé à faire bouger les lignes du genre.

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15 mai 2024 en salle | 1h 39min | Epouvante-horreur
De Demián Rugna | 
Par Demián Rugna
Avec Ezequiel Rodríguez, Silvina Sabater, Luis Ziembrowski
Titre original Cuando acecha la maldad