Un récit subjuguant sur le lien unissant deux frères. Une prestation saisissante du duo Mathieu Kassovitz et Yvan Attal, magnifié par la beauté des décors. Le film s’inspire d’une histoire vraie, le côté narratif de la voix off renforce la part de vérité. Un gros coup de cœur !

Comment revivre en société après 7 ans de liberté ?
Comment réparer la faille d’un être qui n’a trouvé sa liberté qu’en étant libre dans la Nature ? Le réalisateur s’efforce à essayer d’offrir un Into the wild à la française, intriguant le tout dans un No man’s land Canadien. Progressivement, on en apprend un peu plus sur ces deux personnages, de cette blessure de l’enfance qui ne guérit jamais.
Le fantasme de réparation de la paternité est là, on se dit qu’à travers cette nouvelle famille se comblera le vide, tout en s’accrochant à cette nouvelle vie. Mais le secret de ces deux frères, vivant dans l’impossible délivrance, démontre l’inséparabilité et l’incapacité à dénaturer ce qui est né dans cette vie loin des hommes et de la civilisation. Quelque chose s’est perdu en cours de route et pourtant, leur vie de rééducation accélérée et la tentative vaine de vivre en société ne fonctionne pas.

Frères, ou comment devenir quelqu’un sans combler le vide, sans chercher à réparer sans cesse quelque chose de cassée. L’histoire nous montre pourquoi il est difficile de vivre normalement quand on a déjà tout vu et vécu, quand on a commencé sa vie par la vie, la suite n’est qu’une succession d’ennui.
Ces différentes fuites apparaissent comme un voyage pathologique, qui malgré son aspect irrationnel, est néanmoins simple et pleine de logique.
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24 avril 2024 en salle | Drame
De Olivier Casas
Avec Mathieu Kassovitz, Yvan Attal
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