Vincent Lindon est intense, donnant la réplique à un jeune acteur prometteur et bouleversant, Stefan Virgil Stoica. Ensemble, ils entreprennent un poignant voyage de reconstruction personnelle.

Le film est l’illustration parfaite de la belle idée que l’éducation peut sauver une vie, qu’en maitrisant l’écriture et la lecture, on s’inclut au monde et à la communauté. Il est vrai que ne pas savoir lire est un handicap rendant inapte à beaucoup d’activité. Ne pas pouvoir lire c’est être dépendant d’une tierce personne et même si les technologies actuelles permettent de convertir en audio l’écrit, cela ne suffit pas toujours.
Le protagoniste incarné par Vincent Lindon à travers ce fantasme de réparation, cherche à aider Victor dans l’espoir de retrouver la flamme de l’enseignement et se prouver que sa vocation n’est pas vaine. Nous montrant aussi la complexité de l’administration où il faut un grand nombre d’informations avant de pouvoir agir. Parfois, les enfants sont sous emprise et tant qu’on n’a pas accès à son passé, son identité, il est compliqué de pouvoir intervenir pour le sauver. Sauver est d’ailleurs le terme problématique du film : Jacques professeur en perdition, redonne du sens à ses convictions à travers le sauvetage de Victor, un adolescent troublant.
Le réalisateur arrive également à nous dévoiler le quotidien de ces gens du Voyage, de ces enfants déscolarisés pour la plupart. Même s’il existe des structures dédiées à l’éducation des nomades, bien que l’enseignement par correspondance semble être la chose la plus adaptée et pourtant très complexe à mobiliser.

L’origine du projet
Le film naît de deux idées. Suite à l’assassinat de Samuel Paty, le réalisateur Nicolas Boukhrief souhaite rendre hommage aux professeurs au-delà du cadre scolaire habituel. Parallèlement, des blagues d’humoristes sur les Roms suscitent son intérêt pour cette communauté maltraitée. Le film explore la relation entre Jacques Romand, un enseignant retiré, et Victor, un adolescent rom. Vincent Lindon rejoint le projet avec enthousiasme, enrichissant le personnage de Romand.
Après des choix de casting initiaux inconfortables, le réalisateur opte pour l’authenticité en Roumanie, engageant un adolescent rom anglophone et de vraies familles roms. La mise en scène, guidée par la spontanéité et l’expertise de Boukhrief et du directeur de la photographie Eric Gautier, donne naissance à une narration riche et significative.
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6 mars 2024 en salle | 1h 42min | Drame
De Nicolas Boukhrief |
Par Nicolas Boukhrief, Eric Besnard
Avec Vincent Lindon, Karole Rocher, Stefan Virgil Stoica
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Une réflexion sur “Comme un fils, le plus beau film de cette rentrée sur l’éducation et l’alphabétisation.”