La vie de ma mère, William Lebghil touchant face à une Agnès Jaoui intense.


Un regard authentique sur les psychopathologies. William Lebghil : le rôle de la maturité, face une Agnès Jaoui stupéfiante !

Dans ce film, on dévoile le quotidien de ces enfants, de ces proches devant faire passer leurs obligations avant leur vie. Il est compliqué de devoir sans cesse gérer l’imprévue, vivre une vie d’urgence et réussir à partager cela avec les autres. En effet, il y a toujours cette peur de l’hérédité qui effraie les proches et aussi les parentés de cette personne atteinte de troubles psychologiques. Dire qu’une personne est malade physiquement, organiquement est plus simple que d’évoquer une psychopathologie. La maladie de ces personnes effraie, car elles sont imprévisibles et la crainte de l’invisibilité des caractères génétiques font qu’on ne peut jamais prédire les risques.

On dévoile la difficulté pour les enfants et les compagnons de construire quelque chose, de s’ouvrir. Ils sont sans cesse immobilisés par la peur du jugement et de la crainte de ne jamais avoir le temps de pouvoir offrir quelque chose, car sur leurs épaules, il y a déjà beaucoup trop de poids. Une petite amie, un voyage avec des amis… tout cela est impossible puisqu’on a le devoir de gérer la vie de quelqu’un et ce dernier n’a pas forcément conscience de tout.

Le film parle également de l’amour et il en faut de l’amour, de la résilience pour pouvoir supporter et accompagner un proche. On parlera souvent d’obligation juridique, mais au-delà de cela, il faut le temps de pouvoir reconstruire du lien et offrir un soutien moral à quelqu’un qui ne guérira jamais.Contrairement à la dépression ou une autre maladie, les traitements ne sont que palliatifs et les rechutes sont nombreuses, et Julien Carpentier (le réalisateur) arrive parfaitement à représenter cela de manière très pédagogique.

Un regard humaniste et touchant du quotidien des proches et des personnes atteintes de pathologies psychiatriques. Par le passé, il y a eu de nombreux films comme Les Intranquilles avec Leïla Bekhti et Damien Bonnard, traduisant de manière réaliste les alternances de phases maniaques et dépressives.

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Note : 5 sur 5.

6 mars 2024 en salle | 1h 43min | Comédie dramatique
De Julien Carpentier | 
Par Julien Carpentier, Benjamin Garnier
Avec Agnès Jaoui, William Lebghil, Salif Cissé

Les musiques du film sont très bien choisies !

Le film propose une scène touchante dans le bar avec la chanson Fais-moi une place de Julien Clerc, mais l’une des chansons plus touchantes est la synchro du titre d’Arno, Les yeux de ma mère.


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