Les derniers hommes, quand le singulier se perd dans le groupe


Un passage de l’Histoire de la seconde guerre mondiale qui est souvent survolée par les livres des écoliers et lycéens. Pourtant, connaitre comment la seconde guerre mondiale s’est déroulée en dehors du territoire hexagonal et européen reste important pour comprendre comment l’après seconde guerre mondiale à mener à d’autres guerres et conflits.

Pourtant, nous ne sommes pas totalement ignorants des conflits ayant eu lieu en dehors du sol Européen. Nous pensons aisément à Hiroshima et Pearl Harbor, mais il y avait également l’Indochine en jeu. Et ce moment de l’Histoire a eu des répercussions durant une dizaine d’années.
En 1945, l’Indochine française, occupée par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, fut libérée par les Alliés. Les Français tentèrent de reprendre le contrôle, provoquant des tensions avec les nationalistes vietnamiens du Viêt Minh. Ces tensions aboutirent à la guerre d’Indochine (1946-1954), précurseur de la guerre du Vietnam après la défaite française à Diên Biên Phu en 1954.

Dans son film Les derniers hommes, David Oelhoffen arrive à donner du corps et des visages à légion étrangère, ces hommes qui s’engagent souvent pour payer leur dette à la société en échange d’une nouvelle identité. Avec des paysages luxuriants, une photographie qui sonne vraie, nous sommes plongés en immersion ; le réalisateur via la caméra portée à l’épaule place l’angle de vue de manière à nous faire entrer dans l’action comme si nous étions un membre de cette colonie s’élançant dans cette jungle durant 300 km pour rejoindre une base alliée.

Un épisode de la Grande Histoire

Un casting fort, des personnages intenses. Les derniers hommes dévoile l’histoire de ces hommes perdus au cœur de la Grande Histoire. Le film révèle la dimension absurde de la Guerre, des hommes que rien ne lie dans un pays qui s’effondre et courant pour survivre. Les légionnaires sont anonymisés et on a effacé leur passé. Pourtant, ils vivent ensemble quelque chose qui dépasse l’individu. Chaque membre de l’escadron est égale face à la mort imminente. Il y a de la défiance entre eux, de la méfiance et toutefois, malgré les tensions interpersonnelles, leur survie dépend uniquement de l’obéissance au collectif.

Un film sur comment on passe du singulier au collectif et comment la guerre écrase les hommes, détruit leur identité, les abimes. Malgré cela, le réalisateur arrive à proposer quelque chose beau et intense. En faisant entrer le spectateur au cœur de l’action, nous arrivons à dépasser les clichés des films de guerre pour revenir au cœur du groupe, dévoilant les tensions individuelles et différents cheminements personnels.

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Note : 5 sur 5.

21 février 2024 en salle | 2h 00min | Drame, Historique
De David Oelhoffen 
Par David Oelhoffen, Jacques Perrin
Avec Guido Caprino, Nuno Lopes, Andrzej Chyra


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