Une vie de James Hawes, la petite histoire dans la Grande Histoire


En 1938, à Prague, une trame héroïque s’est tissée au milieu de l’ombre imminente des nazis. Nicholas Winton, un banquier londonien, a embrassé le courage face à l’horreur imminente. Alors que la ville était sur le point de succomber à l’occupation nazie, Nicholas Winton a entrepris une mission périlleuse, décidant de sauver des centaines d’enfants condamnés aux camps de concentration. Risquant sa vie, il a orchestré des convois vers l’Angleterre, offrant ainsi un havre à 669 enfants juifs. Pendant des décennies, cette histoire demeura obscure jusqu’en 1988, lorsqu’une émission britannique révéla le récit extraordinaire de Winton au monde entier. Ce moment dévoila également une surprise poignante : parmi le public, des adultes, jadis enfants sauvés par Winton, témoignaient de l’impact colossal de son altruisme. L’histoire vraie de Nicholas Winton, symbole de bravoure et d’humanité, illumine les pages de l’Histoire, rappelant que même dans les périodes les plus sombres, un acte individuel de courage peut éclairer l’avenir pour des générations à venir.

669 est le nombre d’enfants sauvés par la volonté et détermination d’un petit nombre de volontaires. Le film Une vie retrace le parcours de ce britannique qui a décidé de venir en aide à son prochain et à l’humanité. C’est par la force de la conviction et le respect de ses engagements qui a permis à Nicholas d’entreprendre ce projet. Un biopic à couper le souffle sur le parcours d’un homme intègre et inflexible, au dévouement inébranlable pour sa parole et son engagement envers la cause, sans céder aux pressions ou aux circonstances changeantes.

James Hawes arrive à saisir l’âme de l’Humanité à travers le regard d’Anthony Hopkins.

« Quand on commence quelque chose, on doit la terminer ». Et malgré cet exploit et ce projet colossal, on sent la peine du personnage n’ayant pu sauver les enfants du dernier train.

Une réalisation touchante pour un propos juste sans faux pas. Il n’y a pas ni pathos, ni surenchère, uniquement la mise en forme d’un combat au nom de la morale et le genre humain dans sa forme universelle. On parle de rendre à la société ce qu’elle nous a donné et d’honorer les valeurs de la tolérance et de l’entraide. Comme pour illustrer la maxime « Celui qui sauve une vie sauve l’humanité entière », comme le rappelle ce portrait sur Klaus Vogel.

Le protagoniste a beau avoir sauvé plusieurs centaines d’enfants, il reste marqué à jamais par son échec sur le dernier train. L’acteur Anthony Hopkins campe un personnage hanté par le poids d’une tâche qu’il a l’impression de n’avoir jamais vraiment terminé. Un homme ayant trouvé dans les valeurs britanniques la tolérance et l’acceptation des différences. Et en voulant sauver ces enfants, il voulait rendre à l’humanité ce qu’on lui a offert. Pourtant, Nicholas reste déçu de n’avoir pu sauver tous les enfants, malgré les 669 vies préservées. Le poids de ceux qu’il n’a pu atteindre reste une ombre dans son altruisme, révélant la complexité et la douleur inhérente aux limites humaines. Le film permet de rendre hommage à un héros sans cape et de témoigner de toute la gratitude des générations à venir et lui faire les plus grands honneurs, celui de l’immortalité.

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Note : 5 sur 5.

21 février 2024 en salle | 1h 53min | Biopic, Drame
De James Hawes | 
Par Lucinda Coxon, Nick Drake
Avec Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Lena Olin
Titre original One Life

Une scène du film reprend plan par plan les images de l’émission THE LIFE. Découvrez le parcours de Nicholas Winton dont le film raconte l’histoire.


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