Sans jamais nous connaître traite du processus de reconstruction et l’apprentissage long de s’aimer à nouveau et s’autoriser à être heureux après la perte d’un être cher. Un film onirique où l’on ressort essoufflé par cette alternance de tension et de joie retrouvée. Une œuvre esthétiquement forte, mais au propos ineffable soulignant la singularité de chacun à réagir face à la perte et à vivre les étapes de reconstruction de manière différente.

Le film propose quelque chose d’intéressant, mais nous perd dans une somme d’incertitudes. On ne sait plus quelle est la part de l’onirisme et du vrai. La photographie alterne forts contrastes et scènes où les personnages sont bercés par la lumière, ajoutant une dimension presque surnaturelle au film, voir mystique.

Le protagoniste est pris au piège de son syndrome du survivant, vivant seul et s’interdisant le bonheur de peur d’oublier ceux qu’il a aimés. Il ne s’autorise pas l’accès au bonheur et refuse d’être aimé. Dans le cas de la perte d’un proche, comme un parent, être heureux est une forme d’oubli de ceux qui sont partis. On se sent coupable d’avancer, de ne pas respecter leurs désirs et leurs aspirations pour nous. De même, on a peur aussi de souffrir à nouveau en risquant de perdre une nouvelle personne. Pourtant, il y a toujours un ensemble de sentiments contradictoires comme l’espoir qu’ils seraient fiers de nous, l’espoir d’avoir été suffisant. Le long chemin d’introspection mène au constat qu’on ne demande jamais autant de choses à un enfant. Nos parents, s’ils sont normalement constitués, ont tendance à préférer notre bonheur à notre réussite réelle.

Le film est en quelque sorte un gros rêve où l’on pourrait vivre et dire ce qu’on n’a pas eu le temps de dire.

Avec comme fil conducteur The Power of the Love de Frankie Goes to Hollywood, nous suivons les errances d’une âme brisée en quête de réparation.
La chanson parle de l’amour comme une force protectrice contre les ténèbres et les dangers. L’auteur promet de protéger son amour contre les influences négatives, symbolisées par le « hooded claw » et les vampires.

L’amour est décrit comme une lumière qui chasse l’obscurité, purifiant l’âme. La passion est comparée à une flamme ardente. La chanson célèbre l’amour comme un objectif noble, exhortant à purger l’âme et à faire de l’amour une priorité. Elle explore la dualité de l’amour, évoquant à la fois la beauté et le danger, tout en soulignant son pouvoir transcendant.

Ici, l’idée de purger l’âme et de faire de l’amour un objectif peut être interprétée comme un moyen de surmonter la douleur du deuil en trouvant une force intérieure dans l’amour. Les paroles de la chanson peuvent être perçues comme un encouragement à utiliser l’amour comme une arme contre la tristesse et la perte.

Sans jamais nous connaître, s’inspire du roman « Présences d’un été » du Japonais Taichi Yamada, publié en 1987 et traduit en anglais en 2003.

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14 février 2024 en salle | 1h 45min | Drame, Romance
De Andrew Haigh | 
Par Andrew Haigh
Avec Andrew Scott, Paul Mescal, Jamie Bell
Titre original All Of Us Strangers

Découvrez ce documentaire sur le travail du réalisateur sur la production du film

Le film Sans Jamais Nous Connaître, réalisé par Andrew Haigh explore l’émouvante histoire d’Adam à travers une rencontre bouleversante avec son voisin, Harry. Le réalisateur britannique, également connu pour Week-end » et 45 ans, partage sa vision personnelle et universelle de la souffrance et du deuil. Présenté avec succès à des festivals renommés, le film, adapté du roman de Taichi Yamada, offre une perspective unique sur la vie, la perte et la rédemption.

Le casting de qualité, incluant Andrew Scott, Paul Mescal, Claire Foy et Jamie Bell, contribue à donner vie à ce récit poignant. Andrew Haigh exprime son désir de susciter des questionnements et des émotions chez le public, soulignant la pertinence de l’histoire qui transcende les frontières personnelles. Avec une nomination aux BAFTA britanniques, le film promet une expérience cinématographique captivante, mettant en lumière le talent du réalisateur et son investissement émotionnel dans ce projet.