Sous le vent des Marquises de Pierre Godeau, dans l’intimité des personnalités publiques.


Le rapport entre l’intime, le vrai et le réel chez les acteurs n’a jamais autant été mis en avant qu’à travers ce film avec en vedette François Damiens. L’acteur belge investi le rôle d’un comédien usé du paraitre, ayant peur de demain et prenant la fuite d’un plateau de tournage. Il a peur de dire la vérité, peur de briser la part de mystère qui plane autour des personnages construits au fil des années.

Quelle est la frontière entre le personnage et l’homme, dans le quotidien.

Sont-ils authentique avec leurs proches ou sont-ils en représentation. Il est délicat de savoir la part de l’acteur, de l’artiste et celle de l’Homme. Il n’y a rien de plus angoissant de ne jamais savoir quand quelqu’un est réellement lui-même. Qu’on soit un proche ou simplement quelqu’un qui rencontre une personnalité publique en dehors de son cadre professionnel directe, on n’arrive jamais à cerner clairement la frontière entre le costume et le corps.

Un comédien lorsqu’il devient une personnalité publique n’a plus vraiment de vie privée, dès qu’il est en dehors de son cercle d’intimité, il appartient au monde et ses proches doivent apprendre à mettre leur vie de côté. Et quand l’un a besoin de l’autre, il y a toujours une part d’inquiétude, car chacun vit dans l’inconstance et l’instant présent.

Le film pose surtout la question qu’on a déjà entendue dans le Blues du Businessman « Qu´est-ce que tu veux mon vieux? Dans la vie on fait ce qu´on peut. Pas ce qu´on veut. ». Où les artistes sont sans cesse à devoir faire de la surenchère et se préparer pour un second round et des rappels sans fin. Dans la rue, on leur demande d’être chaleureux, souriant, même lorsqu’il fait tempête. La chanson le chanteur de Daniel Balavoine démontrait de manière tranchante la chute aux enfers d’un être qui veut devenir connu, aimer et admirer. Comme le chantait Benoit Poher dans Qui je suis, chacun des proches vont peu à peu se détourner et ceux qui vous ont vu grandir vont devenir ceux qui vont vous juger. La gloire, la notoriété isole et mène à une perte de repère (et repaire). Il n’y a plus de chez soi, ni de vrais amis. Cette solitude perpétuelle pousse à la fuite le protagoniste du film de Pierre Godeau, piégé dans une prison dorée où lorsqu’il ne veut pas faire quelque chose, il n’a pas le droit de se justifier en disant la vérité.

Un duo touchant, Salomé Dewaels et François Damiens

Un match sans fin et épuisant. Ici, Salomé Dewaels que l’on a découvert récemment dans Irrésistible, rayonne et se révèle être la grosse surprise du film. Elle a ce piquant et apporte ce regard des proches de personnalité publique en manque de réponse, sachant plus trop quelle est leur place entre l’intimité et le personnage.

Quant à François Damiens revient dans un nouveau rôle sérieux, après nous avoir surpris dans Les complices. Ici, il est grinçant, neurasthénique et épuisé. Mais il est tellement troublant en père absent qui souhaite renouer.

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Note : 3.5 sur 5.

31 janvier 2024 en salle | 1h 31min | Comédie dramatique
De Pierre Godeau | 
Avec François Damiens, Salomé Dewaels, Roman Kolinka


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