Pour son tout premier film, ALI MARHYAR n’a pas hésité à solliciter ses collègues de la série Candice Renoir pour quelques apparitions à l’écran. On peut effectivement distinguer Cécile Bois dans le rôle de directrice du château de Chambord et Raphaël Lenglet dans celui d’un cascadeur.

Avec une grande délicatesse, Ali Marhyar explore le thème du rêve et de l’accomplissement chez ces jeunes qui ont misé tout sur le sport, une passion qui, cependant, se voit remise en question suite à un dérapage inattendu.
Au-delà de la passion, le film illustre comment notre vie est intrinsèquement liée à notre capacité à faire preuve de résilience lorsque nos rêves s’effondrent. Nous devons alors apprendre à vivre de manière différente. Certains ne sont peut-être pas destinés à être des champions, mais plutôt à devenir l’entraîneur qui découvrira les pépites de demain, à l’instar de ce père qui a tout sacrifié pour l’avenir de son fils dans le domaine sportif.
Quant à la distribution, elle est excellente, Ahmed Sylla est touchant, bien qu’il ne sorte jamais réellement de son type de personnage. Souvent confiné au rôle de gars de banlieue ou issu de l’immigration qui va réussir à prouver qu’il est quelqu’un de bien et apte à faire de grandes choses. Après sa filmographie est de plus en plus dense et il serait un peu réducteur de le réduire à ce personnage. La vraie problématique du cinéma cherchant changer le regard du public sur les personnes issues diversité est qu’il doit avant tout retourner les stéréotypes contre eux-même, afin de montrer qu’on ne doit jamais se laisser avoir. Ici, le grand intérêt est qu’on ne parle que très brièvement du passé du personnage. On sait juste que son père est arrivé en France et a tout sacrifié pour son fils. Ici, on parle beaucoup plus d’une chute violente d’un sportif et de sa renaissance, comment il va devoir faire le deuil de sa carrière pour se reconstruire et passer le flambeau.
Ce fils en tant que sportif de haut-niveau porte les couleurs de la France, mais sans jamais avoir cherché à comprendre l’histoire de ce pays. En quelque sorte, le réalisateur va démontrer que tout le monde peut changer et s’intéresser à l’histoire de son pays, qu’importe si la motivation est de séduire la responsable du pôle évènementielle férue d’Histoire. Dans le rôle de la responsable évènementiel, nous retrouvons Julia Piaton (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu) et dans le rôle de la pépite Mallory Wanecque, qui est la révélation de ce film. Elle joue avec intelligence et donne vie à son personnage de manière sublime, le rendant attachant.
Comme un prince, un film qui célèbre le renouveau et l’accomplissement de soi.

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17 janvier 2024 en salle / 1h 30min / Comédie dramatique
De Ali Marhyar
Par Ali Marhyar, Julien Guetta
Avec Ahmed Sylla, Mallory Wanecque, Julia Piaton
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Une réflexion sur “Comme un prince, le premier film d’Ali Marhyar avec Ahmed Sylla et Julia Piaton”