KRISHA ET LE MAÎTRE DE LA FORÊT, un récit initiatique au pays des rennes de Sibérie


Le cinéma d’animation possède tellement de diversité dans ses techniques et moyens. KRISHA ET LE MAÎTRE DE LA FORÊT de Jaebeom Park utilise la Stop Motion, un art qui consiste à prendre des photos de figurines en décomposant le mouvement en plusieurs étapes. Cette technique est l’une des plus longues et minutieuse, tant il faut faire preuve de patiente pour obtenir le résultat attendu.

Le distributeur a décidé pour la sortie du film de proposer un minireportage sur l’histoire du peuple nomade visible à l’écran, mais aussi une initiation à l’art de la Stop Motion.

L’histoire : Imaginez une jeune éleveuse de rennes nomade, Krisha, vivant sur les vastes étendues gelées de la toundra sibérienne. Lorsque sa mère tombe malade, elle se lance dans une quête mystique, inspirée par un rêve où un ours rouge, le Maître de la Forêt, la guide. À travers ce grand voyage, elle apprendra beaucoup sur elle-même, sa famille et sa place dans l’univers. Elle doit apprendre à faire vivre les légendes de son peuple tout en faisant face à la vie des nomades en pleine mutation.

Cette aventure épique est le premier long métrage en stop-motion de Jaebeom Park

La réalisation de « Krisha et le Maître de la Forêt » fut un défi colossal. Trois ans et trois mois de production, huit heures de tournage pour chaque plan, 22 poupées, 10 décors pour 850 plans. Les artisans ont évité au maximum la 3D, préférant fabriquer à la main chaque élément, des montagnes enneigées à l’aurore boréale suspendue.

Jaebeom Park a écrit le scénario entre mars et décembre 2019, puis il travaillait simultanément sur la conception des personnages et des décors. Le tournage a débuté en janvier 2020, pour se conclure en mai 2021, suivi d’une post-production d’un an jusqu’en août 2022.

Les Nenets, peuple autochtone russe inspirant le film, vivent près du cercle polaire et dépendent des rennes. Le réalisateur a puisé son inspiration dans le documentaire « The Last Tundra« , découvert à l’université. Ses souvenirs personnels, notamment l’absence de son père et la maladie de sa mère, ont également influencé l’histoire de Krisha.

Le réalisateur a choisi la stop-motion pour sa texture chaleureuse. En effet, pouvoir toucher, sentir et interagir avec les personnages réels a quelque chose de concret et réconfortant. Un voyage cinématographique où la technique devient une véritable expérience sensorielle. Et à l’écran, on ressent tout cela et c’est en soi la grande part de magie de ce film.

Notre avis:
L’appréciation pour ce film va au-delà de la technique. Le sujet captivant nous a permis de plonger dans la vie de ce peuple ancestral, les Nenets, et d’explorer leur connexion profonde avec la nature et les anciens dieux. La thématique soulignant l’importance de préserver notre culture et de la transmettre aux générations futures résonne particulièrement.

Le réalisateur, avec une touche magique et empreinte d’amour, réussit à évoquer le paradoxe poignant des peuples confrontés à la modernité, perdant peu à peu leurs rituels au profit de nouvelles règles. C’est un voyage cinématographique qui nous fait réfléchir sur la richesse de nos traditions et le défi de les préserver dans un monde en constante évolution.

Un danger, la disparition des cultures et de la langue de ces peuples

La disparition progressive de la langue et de la culture des peuples comme les Nenets est un préoccupant phénomène contemporain. La jeunesse, immergée dans la modernité, s’éloigne de ses racines, abandonnant peu à peu la langue de leurs ancêtres.

Cette perte menace un pan essentiel de la richesse culturelle, mettant en péril la transmission des traditions. La préservation de ces langues et coutumes devient cruciale pour préserver l’identité et la diversité culturelle, face à une réalité où la jeunesse s’éloigne de ses héritages, menaçant ainsi la pérennité de ces trésors culturels.

Un vrai coup de cœur pour le travail des décors et l’animation qui sont excellents, on est admiratif des scènes de nuits, qui sont sublimes.

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Note : 4.5 sur 5.

17 janvier 2024 en salle / 1h 08min
Aventure, Animation, Famille, Fantastique
De Jaebeom Park
Par Jaebeom Park
Avec Gil-woo Kang, Ye-eun Kim, Yong-nyeo Lee
Titre original Mother Land

Si ce sujet vous intéresse, découvrez le témoignage d’une éleveuse de Rennes, mais également ce documentaire !


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