Phil est égoïste et ne pense qu’à lui et son bonheur immédiat. En quelque sorte, les Dieux se vengent en lui donnant une leçon. Il se croyait supérieur et capable de les dépasser, il lui donne la capacité d’en devenir un et par la même occasion de découvrir l’incapacité à changer le monde lancé sur les railles du libre arbitre. Il peut cependant changer et devenir quelqu’un de meilleur.

Pour comprendre le monde, il faut accepter l’incapacité à Dieu d’agir localement. On peut penser également à deux films, la Cabane où un homme découvre ce qu’est être Dieu en passant des heures avec ses différentes formes, mais aussi à la scène de SUPERMAN RETURNS où l’homme d’acier emporte Loïs et lui dit « J’entends tout, et l’Homme chaque jour implore qu’on vienne le sauver ».
On a tendance à sans cesse rejeter nos malheurs sur les autres, car cela permet d’éviter de se culpabiliser et quand on a une victoire, on se l’approprie pour de réajuster notre estime de soi. Mais les Dieu eux doivent dépasser cela parce que l’Humanité dépend d’un tout, cela ne concerne pas un seul individu, mais un ensemble de personne.
Le film permet de comprendre qu’un Dieu ne peut pas intervenir pour une seule personne, si on veut vraiment que le monde change, il faut que tout les Hommes participent à ce changement. Phil représente finalement ces hommes perdus qui demandent et exigent sans jamais rien donner. Le don n’est pas un dû, mais quelque chose qui doit venir dans un ensemble et un équilibre.
Être Dieu, c’est posséder une connaissance infinie, accomplir l’impossible, mais au prix d’une solitude déchirante. Comme le souligne la chanson One Of Us de Joan Osborne, même avec une compréhension totale, le poids de l’isolement persiste. Dans cette quête omnisciente, l’être divin découvre que la véritable richesse réside dans la connexion humaine, dans le partage d’expériences et d’émotions. Le paradoxe d’être tout-puissant mais solitaire résonne dans l’âme, soulignant que la véritable grandeur réside non seulement dans le savoir absolu, mais aussi dans la capacité de partager, d’aimer et de se sentir compris au sein de l’humanité. C’est une méditation poignante sur la condition divine, évoquant la recherche constante d’une connexion authentique malgré la maîtrise suprême.
La moralité de l’histoire :
On ne peut pas changer la Nature profonde des gens, sans changer soi-même, ce serait égoïste de se dire supérieur et ne pas chercher à également aller vers les autres en apportant un changement à notre vie. Il y a une sorte d’effet boule de neige dans le changement. Au départ, il apprend tout sur tout pour mettre dans son lit des femmes et la productrice. Peu à peu, à force d’échec, il finit par tomber dans son propre piège et aimer sincèrement cette femme, car la torture ultime est d’être chaque jour oublié et devoir recommencer chaque jour cette même journée avec les mêmes gestes et effort.
Donner pour donner, savoir aimer
Phil Connors traverse une transformation profonde. Prisonnier d’une boucle temporelle, il tente d’abord de manipuler les événements pour obtenir ce qu’il veut, notamment l’amour de Rita. Il croit qu’en ajustant ses actions selon des attentes précises, il pourra forcer l’affection des autres.
Pourtant, ses tentatives échouent : Rita le rejette sans cesse, car son amour ne peut être contraint ni artificiel.C’est lorsqu’il abandonne cette quête égoïste qu’il change véritablement. Phil accepte qu’il ne peut ni contrôler le temps ni forcer qui que ce soit à l’aimer.
Ce lâcher-prise marque une transition essentielle : il cesse d’agir pour obtenir quelque chose en retour et commence à agir pour le simple fait d’agir. Il se tourne vers les autres avec sincérité, aidant les habitants de Punxsutawney sans attente de reconnaissance ou de récompense. Il sauve un homme de l’étouffement, rattrape un enfant tombant d’un arbre, répare les soucis des habitants… Non pas parce qu’il espère qu’on l’aime en retour, mais simplement parce que ces gestes ont du sens en eux-mêmes.
Cette évolution illustre un principe fondamental : donner pour donner. En abandonnant ses attentes, Phil découvre une forme de bonheur authentique et altruiste. Il ne cherche plus à plaire ni à séduire, mais à être pleinement présent dans chaque action. Son changement est si profond qu’il devient une personne que Rita finit par aimer spontanément – un paradoxe qui souligne que l’amour ne se conquiert pas par la manipulation, mais se reçoit lorsqu’il n’est plus recherché.Ce lâcher-prise transforme Phil et, par extension, le monde qui l’entoure. C’est seulement une fois qu’il atteint cette sagesse qu’il est libéré de la boucle temporelle. Le film délivre ainsi un message puissant : le bonheur ne réside pas dans le contrôle des autres, mais dans l’acceptation et la générosité dénuée d’attente.
Un chef-d’œuvre du genre, ‘Un jour sans fin‘ offre une comédie fantastique intemporelle. Sous la direction de Harold Ramis, Bill Murray livre une performance mémorable. La brillante narration de Danny Rubin explore la rédemption personnelle avec humour. La fusion de comédie et de fantastique, associée à une distribution exceptionnelle, fait de ce film une expérience inoubliable. La reprise en 2022 souligne sa pertinence continue, confirmant sa place parmi les classiques du cinéma.
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28 juillet 1993 en salle / 1h 41min / Comédie, Fantastique
Date de reprise 10 août 2022
De Harold Ramis
Par Danny Rubin, Harold Ramis
Avec Bill Murray, Andie MacDowell, Stephen Tobolowsky
Titre original Groundhog Day
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Une réflexion sur “Un jour sans fin : de l’égoïsme au divin”