Avec un timbre de voix très identifiable, un univers cinématographique et une ondulation harmonique qui emporte lentement l’auditeur dans un monde onirique, Jordann Funk est notre petit coup de cœur de ce week-end.

En explorant l’univers de Jordann Funk, on a beaucoup pensé à Bad Flamingo. Pour ce côté presque psychédélique et donnant l’impression d’être face à des mouvements autocinétiques.

Nous avons beaucoup aimé le titre Decomposing, qui évoque ainsi une vision profonde et poétique du cycle de la vie et de la transformation personnelle. (disponible sur youtube)

Dans la chanson Decomposing, l’artiste explore le thème de la transformation et de la renaissance à travers une imagerie poétique et organique. Les métaphores liées à la nature, telles que l’eau qui emporte le narrateur et la transformation de la peau en poussière, évoquent un processus de dissolution physique. Le changement est symbolisé par la couleur de la chevelure qui devient vert mousse, les vers qui se contorsionnent sur le corps, et la chair se transformant en terre, symbolisant le cycle naturel de la vie et de la mort. L’idée selon laquelle penser être mort est en réalité le commencement souligne la perspective positive de la renaissance et du renouveau.

Le concept de décomposition déjà en cours, illustré par les « cellules imaginaires » du corps. L’utilisation du terme « code » et « sortilège » renforce l’idée d’un processus mystique et intentionnel de métamorphose. La chrysalide est évoquée comme une force magique qui convoque une nouvelle identité du narrateur. L’invitation à « se décomposer en moi » et à émerger ensemble suggère une quête d’intimité et de connexion. La question « qui sommes-nous? » à la fin souligne l’exploration existentielle et l’interrogation sur l’essence de soi-même et des relations.

On a également été capté par The Great God Pan (Is Not Dead), qui explore le thème de l’ouverture émotionnelle malgré les avertissements de s’enfermer pour se protéger. Dans cette chanson, l’artiste évoque une rencontre spéciale qui a bouleversé sa vie, symbolisée par la référence à « you ». Malgré les conseils antérieurs de ne pas laisser entrer les « wild things » et de construire des murs protecteurs, l’artiste admet avoir laissé cette personne spéciale pénétrer son monde, un monde qu’il décrit comme « world without sin ». Il interroge également la vulnérabilité qui accompagne cette ouverture du cœur et se demande si cela ne conduira qu’à une déception et à une intrusion dans son espace sacré.

Cela résonne avec la lutte intérieure entre la nécessité de se protéger des douleurs passées et le désir de s’ouvrir à de nouvelles expériences émotionnelles. Les références à la panique, au jardin d’Éden et à la sécurité personnelle soulignent la complexité des émotions humaines.

L’artiste partage ses inquiétudes quant à l’impact potentiel sur sa vie, tout en exprimant une acceptation de cette vulnérabilité comme un acte de foi. La chanson sert de méditation introspective sur la balance délicate entre la protection de soi et la possibilité de l’amour authentique.

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