Notre Dame de Paris était sur scène pour une générale de presse sous le signe de la nostalgie et de l’émerveillement.
Créé de la rencontre de Luc Plamandon et Richard Cocciante, ce spectacle a fait le tour du globe depuis sa présentation au Midem de Cannes. Il s’est vu joué dans plusieurs pays comme Londres, l’Italie et même à Broadway.
Avec une version anglaise, italienne, japonaise, coréenne. Il ne se fait aucun doute que ce spectacle a su traverser les âges et c’est toujours avec la même émotion qu’on redécouvre cette histoire d’amour et de désir.
La distribution est parfaite, bien que le spectacle soit joué avec des PBO, on retrouve un mixage plus équilibré en mettant un renfort plus équilibré des voix, des chœurs. Une chose que l’on n’avait pas l’impression d’entendre sur les deux derniers retours du show à Paris. Le nouveau Gringoire est juste parfait, il est probablement le digne héritier de Bruno Pelletier. Nous disons cela sans pour autant renier le travail et l’investissement de Michel Cerroni et Richard Charest, qui demeurent deux talents exceptionnels.
Angelo Del Vecchio reprend le rôle de Quasimodo, un rôle qu’il a joué en Italien, Français et Anglais. Il a même été en Italie sur le rôle de Clopin ! Damien Sargue est de retour dans le rôle de Phoebus qu’il avait tenu en alternance avec celui de Gringoire. Quant à la belle Esméralda, Hiba Tawaji, son timbre de voix rappelle tellement celui d’Hélène Ségara, qu’on doit vraiment se pincer durant le show pour ne pas avoir l’impression de rêver.

Si Notre Dame de Paris plait et plaira encore après des décennies, c’est non seulement pour sa part notalgisante, mais aussi pour sa trame magistrale, narrant une tragédie dans laquelle les dieux sont aux abonnés absents, où la passion devient le déclencheur de la perte de chacun des protagonistes.
Quasimodo aime au-delà de la raison, Frollo parjure sa propre foi, Esmeralda est aveuglée par sa passion pour Phoebus, quant à ce dernier, il est pris entre le feu de la raison et de la passion. Même Clopin se veut mourir pour ses idées, pour son désir de voir un monde sans préjugés et sans frontières. Personne ne ressort indemne de cette chute violente et ces suites d’évènements, que ce soit l’homme d’Église, le capitaine ou encore le simple sonneur de cloches. Tout le monde est foudroyé par la fatalité.
On a sous cet angle une forme de culpabilisation de notre prédisposition au plaisir, mais nous restons des êtres aimant les paradoxes, l’irrationnel pour y trouver un peu d’interdit. Ce même interdit nous permet de nous sentir vivant. Comme Le temps des cathédrales l’indique, ce récit est ‘ »Une histoire d’amour et de désir« . La fatalité de notre condition d’humain est de sans cesse devoir se battre contre le feu de la passion et du désir, pour rester sur le droit chemin.

La passion nous mène à notre perte, car elle écarte tout bon jugement possible. Quand nous revenons à la raison, il est trop tard.
Notre perte trouve ses racines dans la tension inhérente entre l’émotion et la rationalité. En succombant à une passion dévorante, nous nous trouvons souvent dans un état d’aveuglement où le jugement objectif cède le pas à l’impulsion du moment. Selon la psychanalyse, cette propension à être gouverné par nos désirs les plus profonds peut être liée à des mécanismes inconscients et à des pulsions refoulées.
La passion, en écartant la clarté de la raison, peut être un terrain fertile pour la prise de décisions irréfléchies et impulsives. Il arrive souvent que lorsque nous retrouvons notre rationalité, il est déjà trop tard pour rectifier les conséquences de nos actions passionnées. Ainsi, cette dynamique entre passion et raison soulève des questions fondamentales sur la nature humaine, mettant en lumière les défis inhérents à la recherche d’un équilibre entre l’émotion intense et la sagesse réfléchie.
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