À coup de teasers et de bandes-annonces, la série a lentement distillé des informations. « Tout va bien » sera disponible le 15 novembre sur Disney Plus dans la section Star. Elle nous plonge dans le quotidien d’une famille en pleine tourmente qui devra faire face à de nombreuses épreuves.
En quelques mots :
Une série en immersion dans le quotidien d’une famille. Tout va bien est à la fois réaliste et bien orchestrée montrant les différentes réactions quand quelqu’un tombe malade : Désinvestie, surinvestie et investie.
Une Virginie touchante, Sara Giraudeau et Aliocha Schneider attachants. Quant à ANGÈLE ROMÉO, elle crève l’écran.
L’art de la narration
Les réalisateurs et l’équipe créatrice arrivent à nous emporter dans une aventure et dès le démarrage, il décide d’ouvrir le premier épisode avec une scène violente proche du thriller et du film d’horreur dans le traitement esthétique. Une fausse piste peut-être, mais qui trouve tout son sens lorsque l’on comprend la peur des clowns partagée par les deux sœurs. Du moins par la mère de Rose, Marion (SARA GIRAUDEAU).
Tout va bien, tout va bien se passer.
Cette phrase que l’on dit pour rassurer les gens, pour se rassurer soi-même sonne souvent faux. On sait très bien qu’on l’a dit pour essayer de s’autopersuader que les choses iront bien. Tout va bien met en avant le pouvoir de la sororité : les femmes sont fortes, indépendantes et ont une grande place dans cette série.
Nous sommes dans une configuration assez typique : une famille de femmes comprenant une mère charismatique qui s’est bâtie par la force et ses convictions, suivie de deux sœurs et enfin d’un garçon, le benjamin, à qui l’on pardonne fréquemment certaines choses, lui laissant le temps de trouver sa voie et de se construire. Il y a un père évidement, ces pères sont en retrait, car il y a peu de place quand la famille est dominée par une sororité régie par une matriarche.

Si les femmes sont mises en avant dans cette série, c’est peut-être parce qu’au quotidien ce sont elles qui gèrent la majorité de la vie de la famille. Les hommes ne sont pas en reste, ils ont peur, ont la foi et prient. Cette part de sensibilité mise en avant chez les hommes rend encore plus touchante cette série.
En effet, quand survient un évènement grave au sein d’une famille et que nous le vivons de l’intérieur, nous nous questionnons sur le silence et l’évitement des hommes. Ici, on ose montrer des hommes fragiles qui par la magie de la caméra presque omnisciente s’ouvrent au spectateur. On comprend mieux ces absences et ses évitements. Il y a cette peur de ne pas suffire et surtout que notre propre certitude s’ébranle au gré des évènements à venir.
Quand les certitudes ne suffisent plus, on se tourne vers des grigris, des rituels qui nous réconfortent. Et arrive alors la prière. La question n’est plus de croire ou non en Dieu, mais de se raccrocher à un peu d’espoir en regardant le ciel et faire comme le pari Pascal. On se dit que peut-être s’il y a un Dieu, il pourra nous aider.
Une série sur la famille et la maladie
Tout va bien est une série chorale qui essaie de nous emporter dans le quotidien d’une famille bouleversé par la maladie. Il y a beaucoup de mots justes comme ce bouleversement du quotidien. Quand quelqu’un tombe malade, tout l’équilibre de la famille en est bouleversé et chacun vit au rythme de ce proche.
À l’heure où les aidants sont mis en avant et où l’on reconnaît vraiment leur nécessité et le poids au quotidien d’être présents et d’anticiper tout. La créatrice arrive à mettre des mots sur les maux, qui souvent silencieux comme la fatigue, l’épuisement ou encore la peur de l’inévitable.
Mais comme dans beaucoup de situations similaires, on peut s’accrocher de toutes nos forces à des voeux ou à la science, mais il y a une part d’inconnue sur comment les choses évoluent et comment elles déraillent. C’est dans l’union face à l’épreuve qu’on arrive à tenir, en répartissant les tâches et en parlant avec les autres de nos inquiétudes.

La parole est mise en avant à travers ces rendez-vous avec la psychologue de l’hôpital qui est décrite comme ces clowns que l’on peut chasser en disant ne pas vouloir d’eux. Pourtant, la part de la psyché est aussi importante que celle du corps et peu à peu chacun des protagonistes de l’histoire va devoir avancer et changer.
Virginie Efira est incroyable dans son rôle de tante surinvestie. Une tante qui est l’aînée et le phare d’une famille avec un père en retrait. Pascal (Bernard Le Coq) est souvent silencieux et laisse beaucoup de place à son épouse, une auteure à succès ayant forgé sa renommée à travers des livres de développement personnelle.
Ce que l’on apprécie dans ‘Tout va bien‘, c’est la manière dont on expose la relation entre les protagonistes et on explique pourquoi ils sont distants, froids, colériques, et généralement maladroits. Même si la matriarche incarnée par Nicole Garcia semble très sûre d’elle et distante, malgré toutes les belles promesses prodiguées dans ses livres sur le bonheur, elle se sent seule lorsqu’elle met tout en scène et tente de dissimuler au monde ses failles et ses craintes.
En conclusion
Une série sur le dehors de la maladie, celui du quotidien et de l’attente d’un signe de l’univers qui attesterait que rien n’est perdu et que tout va bien. Une belle réussite au niveau de la réalisation et de l’écriture, qui par des micro-gestes nous dévoile peu à peu l’intériorité des personnages et c’est en visionnant scènes après scènes que l’on comprend mieux certaines choses. On aime aussi le portrait touchant des clowns d’hôpital qui sous les traits de Louis (Mehdi Nebbou) met un visage à ces personnes qui donnent de leur temps pour les malades.
Tout va Bien, une série française originale de 8 épisodes de 52 minutes. Elle mélange humour et drame pour aborder la force des liens familiaux et la confrontation avec les non-dits.
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