On sent déjà les critiques acerbes décriant que le film ne fait pas peur, qu’il est décevant. Pourtant, il y a de bonnes choses, on ne s’ennuie pas, on suit avec intérêt l’intrigue, mais il est dommage de lâcher des bombes sans chercher à les développer pas jusqu’au bout.

Un bon casting
Son ambiance années 80-90 et ses personnages attachants et bien développés, c’est ce qui selon nous tire le film vers le haut, sans parler de son casting excellent et sans aucune faute !
Les têtes d’affiche Elizabeth Lail, Josh Hutcherson et la jeune Piper Rubio sont parfaits. Chacun des personnages nous plonge dans un monde qui semble déconnecté de la réalité, bien que la guillotine juridique pesant au-dessus de la tête du frère et de sa petite sœur semble très réelle.
La nostalgie des années 90
Nous avons été plutôt enthousiastes par le film principalement pour son ambiance année 90 se déroulant dans un lieu populaire des années 80 laissé à l’abandon. Le film suscite une forte résonance avec notre enfant intérieur, nous rappelant l’époque où les frissons et l’horreur nous passionnaient.
Il est probable que si nous avions rencontré Freddy Fazbear et ses compagnons dans notre jeunesse, nous serions devenus des amis dévoués de cette bande de compagnon étranges. Le film a réussi à capturer une certaine magie et une nostalgie tout en soulignant l’importance des liens frère-soeur. Apprendre à écouter et surtout vivre au présent, car le passé est déjà loin et nous ne pouvons rien changer à ce qui fut, mais on peut agir sur ce qui se construit au présent.

La POV pour les fans du jeu vidéo
Dans l’ambiance globale et le choix de certains plans en POV, il semble être avant tout destiné aux fans du jeu vidéo, avec de nombreuses références et clins d’œil qui pourraient laisser les autres spectateurs perplexes. De plus, le film s’aventure dans une complexité narrative inattendue, ajoutant des éléments de mélodrame aux personnages et une intrigue supplémentaire qui s’éloigne du concept de base du jeu d’horreur. Cela peut être perçu comme une déception pour ceux qui s’attendaient à quelque chose de plus simple. Si certains pourront ressortir peu enthousiastes, le spectateur venu voir un bon film ressortira avec un point de vue un peu différent.
Ce qu’on soulignera dans ce film qui selon nous est réussi, c’est la construction d’un lieu qui possède une âme, qui a une ambiance et qui peut à la fois plaire aux plus jeunes, mais terrifier les adultes. La construction autour du traumatisme est efficace et fera sourire les personnes souffrantes de trouble du sommeil en voyant le protagoniste utiliser des cassettes de bruit de la nature.

La thématique du traumatisme
De même, la thématique du traumatisme est bien abordé. Les traumatismes et les rêves récurrents sont souvent les spectres du passé qui continuent à hanter notre présent. Ces rêves obsessionnels, chargés d’émotions et de souvenirs douloureux, nous poussent à les analyser dans l’espoir de comprendre et de réparer ce qui a été brisé. Cependant, cette quête de compréhension peut parfois devenir une impasse, nous maintenant dans un état d’immobilisme.
En nous accrochant à ces rêves, nous restons fixés sur les événements traumatisants qui les ont déclenchés, nous empêchant ainsi de progresser et d’évoluer. Au lieu de nous libérer, cette répétition des rêves peut devenir une chaîne qui nous attache à un passé douloureux, nous privant de l’opportunité de construire un avenir plus positif. Il est important de reconnaître que parfois, pour avancer, il faut apprendre à lâcher prise des rêves qui nous retiennent dans le passé.
Un film de monstre au traitement atypique
Un film offrant un bon moment de divertissement avec quelques jump scares trop annoncés, ce qui retire la part de frayeur que l’on peut retrouver dans les films d’horreur. Ici, nous sommes plutôt dans un film de monstre où la thématique est respectée avec un renversement si caractéristique des films de sous-genre : le plus monstrueux n’est pas les créatures, mais un homme ou une femme, ou l’Homme dans sa globalité. Le premier film marquant à avoir utilisé cette thèse est Freaks ou encore Frankenstein. On vous conseille le numéro dédié aux monstres du podcast Inspiré de faits réels.
Ici, le traitement est semblable à celui de Frankenstein, où l’intervention de l’Homme crée un monstre, conférant à ce personnage une forme d’orgueil surdimensionné. On aborde la thématique de l’orgueil et du blasphème, car seul Dieu est apte à créer la vie de ses propres mains, sauf lorsque deux êtres se reproduisent de manière naturelle. Toutes les créatures issues de ce geste contre-nature sont souvent vouées à la damnation ou au rejet des Hommes. Pourtant, c’est l’Homme qui en général crée ses montres à l’image de ses peurs et ses angoisses.
La fabrique des petits monstres
Les récits de monstres, qu’ils soient issus de la littérature, du cinéma ou de la mythologie, révèlent la dualité de la nature humaine. Ils mettent en lumière notre capacité à créer des abominations tout en les rejetant ensuite, projetant sur elles nos propres craintes et rejetant ce que nous avons façonné.
Ces créatures incarnent des aspects refoulés de notre psyché, nous rappelant que le véritable monstre peut parfois se trouver en nous-mêmes. En finalité, la création et le rejet des monstres dans la culture populaire sont un reflet de notre propre lutte intérieure avec nos peurs et nos démons, tout en questionnant notre capacité à juger ce qui est « normal » ou « contre-nature. »
__________________
8 novembre 2023 en salle / 1h 50min / Epouvante-horreur
De Emma Tammi
Par Scott Cawthon, Emma Tammi
Avec Josh Hutcherson, Elizabeth Lail, Matthew Lillard
À propos de la série de Jeu vidéo et la franchise :
La série de jeux vidéo Five Nights at Freddy’s est une expérience horrifique qui a captivé des millions de joueurs à travers le plan. Créée par Scott Cawthon, cette série vous plonge dans le rôle d’un gardien de nuit travaillant dans une pizzeria animatronique. Votre mission : survivre cinq nuits en surveillant les caméras de sécurité pour échapper aux attaques des animatroniques meurtriers. Les jeux se distinguent par leur atmosphère oppressante, leurs sauts de frayeur et leur gameplay simple mais redoutable.
Le mystère qui entoure l’histoire de cette pizzeria est tout aussi captivant que son gameplay. Chaque opus dévoile des indices et des détails sur le passé sombre du lieu et de ses créatures animées. Les fans ont développé de nombreuses théories et spéculations, contribuant ainsi à la richesse de l’univers.
La série a également été déclinée en romans et en produits dérivés, ce qui en fait une franchise multimédia à part entière. « Five Nights at Freddy’s » est un phénomène dans le monde du jeu vidéo, alliant horreur, suspense et une narration énigmatique, créant ainsi une expérience de jeu unique et mémorable.
En savoir plus sur Direct-Actu.fr le blogzine de la culture pop et alternative
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.



Une réflexion sur “FIVE NIGHTS AT FREDDY’S de la nostalgie, des monstres et une franchise qui dure !”